Sous un titre anodin, cette initiative populaire est en fait
extrêmement dangereuse, a affirmé le conseiller national Adrian
Amstutz (UDC/BE) lundi devant la presse.
Grandes manifestations menacées
En cas d'acceptation, la Suisse ne pourrait plus protéger
efficacement son espace aérien. Si l'on bannit les avions de combat
des régions touristiques, les Forces aériennes ne pourront
quasiment plus s'entraîner. «Cette initiative est un premier pas
vers la suppression de l'armée», a estimé la conseillère nationale
Ida Glanzmann (PDC/LU).
Faute d'espace aérien sûr, la Suisse ne pourrait plus organiser de
grandes manifestations telles que l'Euro 2008, le Forum économique
de Davos ou les réunions diplomatiques internationales, a ajouté le
secrétaire général du parti libéral Christophe Berdat. Pour lui, le
pays serait «facilement la proie d'attaques terroristes» et
«deviendrait rapidement un des Etats les moins sûrs au monde».
Meiringen s'inquiète
Dans la région de l'aérodrome militaire de Meiringen (BE),
l'opposition contre cette initiative est forte, a renchéri Susanne
Huber, mairesse de la commune de l'Oberland. Et de s'en prendre aux
«motivations égoïstes» du protecteur de l'environnement Franz
Weber, qui a lancé l'initiative, et dont la fondation exploite un
hôtel à proximité de l'aérodrome.
La place d'aviation de Meiringen est d'une importance économique
«énorme» pour la région, selon Mme Huber. Les entreprises liées aux
Forces aériennes offrent plus de 180 emplois, tandis que
l'aérodrome et les cours de répétition rapportent quelque 25
millions par an à l'économie locale, a-t-elle insisté.
ats/tac
Zones de détente
L'initiative vise à ancrer dans la Constitution fédérale l'interdiction en temps de paix de tout exercice militaire impliquant des avions de combat à réaction de type F/A-18 (''Hornet») et F-5 (''Tiger») dans les «zones de détente touristiques».
Elle est en particulier issue de discussions qui ont eu lieu dans la région de Meiringen, dans l'Oberland bernois, où se trouve le Grand Hôtel de Giessbach, sauvé par Franz Weber.
Le Conseil fédéral et le Parlement prônent le rejet de l'initiative. Le comité d'opposants réunit des parlementaires des rangs de l'UDC, du PDC, du PRD, du PEP, de l'UDF, du PLS et de la Lega.
Outre tous les partis de droite et bourgeois, le comité comprend des associations militaristes et de défense des tireurs, ainsi que des organismes issus des milieux du tourisme.