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Réinsérer les invalides grâce au job passerelle

Les entreprises sont-elles prêtes à suivre Couchepin ?
Les personnes handicapées seraient d'abord engagées pour un an
Les employeurs doivent pouvoir tester l'intérêt de l'engagement d'une personne handicapée pendant une année. Sur la base de ce principe, les autorités ont présenté un programme de réinsertion qui sera lancé si la 5e révision de l'AI est acceptée le 17 juin.

Intitulé «Job-Passerelle», ce projet a été mis sur pied en
collaboration entre l'assurance invalidité (AI), les milieux
économiques et les organisations d'aide aux personnes handicapées.
Il devrait démarrer le 1er juillet et permettre à 1000 personnes de
retrouver un travail d'ici une année.

Limiter les risques

Actuellement, les employeurs sont confrontés à plusieurs types
de risques et de coûts lorsqu'ils veulent engager une personne
handicapée, a expliqué lundi devant la presse le chef de l'AI Alard
du Bois-Reymond. D'une part, ils doivent faire face à une hausse
des primes de risque pour la prévoyance professionnelle ainsi que
de celles pour les indemnités journalières.



D'autre part, ils ne savent pas quelle sera la stabilité de la
personne engagée. Pour faire face à ces situations, ils souhaitent
pouvoir embaucher une personne à durée déterminée et être soutenus
financièrement, ce que la 5e révision permet de faire, a souligné
Yves Rossier, directeur de l'Office fédéral des assurances
sociales.

Un contrat d'une année...

«Job-Passerelle» permettrait aux entreprises d'engager pour une
durée limitée à un an une personne handicapée en passant par un
réseau de location de services géré par les fondations spécialisées
Intégration pour tous (IPT) et Profil. Celles-ci assureraient en
outre un «coaching» de la relation de travail afin qu'elle se
déroule le mieux possible.



De son côté, l'AI couvrirait les frais supplémentaires résultant
du handicap et qui incomberaient à l'employeur et à l'organisation,
soit environ 10 millions de francs par an, selon Alard du
Bois-Reymond.

...avant un engagement fixe

Le projet prévoit ensuite l'engagement fixe du collaborateur
handicapé, la phase d'expérimentation ne pouvant être reconduite
que d'une année au maximum. Les autorités s'attendent à ce que dès
2009, 2000 à 3000 personnes trouvent un travail par ce biais chaque
année.



Plus de 400 entreprises se sont déjà annoncées pour participer au
projet, ont-ils encore indiqué.



A l'origine de «Job-Passerelle», le conseiller national Otto
Ineichen (PRD/LU) a souligné que chaque réinsertion représente une
économie de 40'000 à 200'000 francs par année. Et selon Alard du
Bois-Reymond, si la 5e révision est acceptée, d'autres mesures
pourront encore être prises et «Job-Passerelle» développé.



ats/ant

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Handicapés psychiques particulièrement visés

Les personnes souffrant d'un handicap psychique sont particulièrement visées par ce projet, puisqu'elles ont plus de difficultés à trouver un emploi, a précisé Alard du Bois-Reymond.

Pour un employeur, il est plus facile de s'adapter à une personne en chaise roulante, ont confirmé Pierre Triponez, directeur de l'Union suisse des arts et métiers, et Thomas Daum, directeur de l'Union patronale suisse. Et de souligner que dans ce sens, l'accompagnement prodigué par les fondations sera très utile.

AI: une handicapée proteste

La campagne des opposants à la 5e révision de l'AI continue de faire des remous.

Vanessa Grand, chanteuse de variétés alémanique handicapée, songe à déposer plainte.

Une photo d'elle en chaise roulante a été modifiée pour cette campagne, son visage ayant été remplacé par celui de Hans-Rudolf Merz. Mais elle s'est reconnue, a révélé le "SonntagsBlick".