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Cinq ans de libre circulation: bilan positif

Les craintes étaient fortes, comme dans le secteur du bâtiment
Les craintes étaient fortes, comme dans le secteur du bâtiment
La libre circulation des personnes avec l'Union européenne (UE) en vigueur depuis cinq ans n'a pas chamboulé le marché du travail suisse, estime la Confédération. A la veille de la levée partielle des quotas, elle a tiré un bilan positif pour la troisième fois.

Le 3e rapport de l'Observatoire de la libre circulation des
personnes, réalisé par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO),
l'Office fédéral des migrations et l'Office fédéral de la
statistique, fait le point sur la période entre juin 2002 et
décembre 2006. Malgré une immigration accrue, l'accord n'a pas eu
d'impact notable sur le chômage ou les salaires, selon le document
publié jeudi.

Immigration modérée

L'immigration, marquée par un glissement des Etats hors UE vers
ceux de l'UE, s'est déroulée comme prévu et a répondu aux besoins
de l'économie helvétique. Les premières expériences montrent que
l'immigration en provenance des pays de l'Est, qui ont adhéré à
l'UE il y a trois ans, est «modérée». Entre juin 2006 et mars 2007,
seule la moitié environ des contingents a été exploitée.



Pour la Confédération, la libre circulation est nécessaire pour le
développement du marché du travail et la croissance économique
générale. Elle en veut pour preuve le fait que les métiers et les
branches marqués par une forte progression de l'emploi présentent
aussi une immigration accrue de main-d'œuvre étrangère. La demande
de l'économie est surtout forte concernant les travailleurs
moyennement et hautement qualifiés.

Suisses pas évincés

Pour autant, il n'y a pas d'indice d'effets négatifs de la libre
circulation sur l'emploi en Suisse. L'emploi s'est également accru
pour les Suisses dans les secteurs qui présentent un taux élevé
d'immigration, soit en tête les professions universitaires, les
cadres et les techniciens. «Aucun phénomène d'évincement des actifs
indigènes n'a été constaté», relève le SECO.



Le chômage a suivi la conjoncture, passant de 3,8 en 2005 à 3,3%
en 2006. Le taux des sans-emploi suisses est resté «nettement
inférieur» à celui des étrangers. En outre, il n'y a pas eu
d'augmentation particulière du chômage dans les branches qui ont
enregistré une immigration élevée. «Ce constat plaide aussi contre
l'éviction des actifs suisses par la main-d'œuvre étrangère.»



ats/ant

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Pas de dumping salarial

Le rapport de la Confédération ne constate pas d'effets économiques généraux sur l'évolution des salaires.

Dans les branches à forte immigration, certaines ont enregistré une progression des salaires supérieure à la moyenne (hôtellerie-restauration, autres services).

En revanche, les salaires ont moins progressé dans des secteurs comme la construction et l'enseignement.

Parallèlement, les contrôles effectués dans le cadre des mesures d'accompagnement visant à éviter le dumping social et salarial confirment que les conditions générales de salaire en Suisse sont respectées «dans l'écrasante majorité des cas».

Levée partielle des quotas

Les contingents seront supprimés dès vendredi pour les quinze premiers membres de l'UE ainsi que pour Malte et Chypre.

Les huit pays de l'Est entrés dans l'UE en 2004 resteront eux soumis à des limitations (quotas, préférence nationale, contrôle préalable des conditions de travail et de salaire) jusqu'en 2011.

Des règles transitoires du même type doivent encore être négociées avec la Bulgarie et la Roumanie, dans l'UE depuis cette année.