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Aide sociale: davantage de bénéficiaires

La pauvreté touche toujours plus les jeunes en Suisse
L'OFS lie la pauvreté et le manque de formation professionnelle
Malgré la bonne situation économique, toujours plus de gens touchent l'aide sociale en Suisse. En 2005, elle a été octroyée à 237'000 personnes, soit 8% de plus que l'année précédente.

La pauvreté guette le plus souvent les familles nombreuses,
surtout lorsqu'elles sont monoparentales et établies en
ville.



Le manque de formation des jeunes est un facteur aggravant. La
part de la population bénéficiaire de l'aide sociale a progressé de
3% à 3,3% entre 2004 et 2005, selon la dernière étude de l'Office
fédéral de la statistique (OFS) publiée mardi. Il apparaît
notamment que plus le nombre d'enfants est élevé, plus le risque de
dépendre de l'aide sociale est grand.

Familles monoparentales vulnérables

Les personnes qui élèvent seules leurs enfants sont les plus
vulnérables: près de 17% des ménages monoparentaux perçoivent
l'aide sociale. La charge financière représentée par l'entretien
des enfants, à laquelle s'ajoutent les dépenses résultant d'une
séparation ou d'un divorce, aggrave fortement le risque de dépendre
de l'aide sociale, explique l'OFS.



De plus, l'exercice d'une activité professionnelle à plein temps
n'est bien souvent pas possible pour le parent qui élève seul ses
enfants. L'état civil a une grande influence: les personnes
divorcées et les célibataires sont plus fréquemment touchées que
les personnes mariées.

Enfants et adolescents surreprésentés

Les analyses de l'OFS montrent que les enfants et les
adolescents sont surreprésentés parmi les bénéficiaires. Le risque
de dépendre de l'aide sociale diminue en effet avec l'âge et les
retraités sont moins exposés grâce au système de prévoyance
vieillesse. Jusqu'à 17 ans, le risque est plus élevé, mais dépend
toutefois fortement du type de famille.



Ainsi, la majorité (55%) des enfants bénéficiaires vivent dans des
ménages monoparentaux et un cinquième dans des familles de trois
enfants et plus. Plus d'un enfant sur cinq vivant avec un seul de
ses parents touche des prestations de l'aide sociale. Les couples
sont moins dépendants de l'aide sociale, mais le taux augmente pour
les familles de trois enfants et plus.

Personnes peu formées touchées

Une formation insuffisante chez les jeunes adultes est aussi
souvent en cause. Près de 70% des jeunes touchant l'aide sociale
n'ont pas achevé de formation professionnelle. Pour ceux qui ne
trouvent pas de travail et n'ont pas les moyens de gagner leur vie,
il ne reste bien souvent plus que cette issue.



La proportion de jeunes adultes sans emploi (44%) parmi les
personnes dépendant de l'aide social n'est pas négligeable non
plus. Pour l'OFS, le fait qu'en 2005, les taux d'aide sociale et de
chômage (4,4%) aient été supérieurs à la moyenne chez les jeunes
adultes démontre leur situation précaire. Et le risque existe que
la situation perdure.



Fréquemment, l'aide sociale doit être accordée pendant longtemps.
Plus de la moitié des bénéficiaires touchent des prestations depuis
plus d'un an et près de 15% depuis plus de quatre ans.



ap/hof

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Clivage ville-campagne

Dans la distribution de l'aide sociale, il apparaît un net clivage entre la ville et la campagne, note l'Office fédéral de la statistique.

De 5,3% dans les centres urbains, le taux d'aide sociale tombe à 1,4% dans les communes rurales.

Un quart des bénéficiaires vit dans les cinq principales villes de Suisse que sont Zurich, Genève, Bâle, Berne et Lausanne.

Des cantons comme Vaud, Neuchâtel et Genève affichent des taux supérieurs à la moyenne. Fribourg et le Jura sont en dessous.

En Valais, le taux est même inférieur à 1,4%.

Etrangers en nombre, débat outre-Sarine

Très attendue, la statistique sur les étrangers révèle que 43,8% des bénéficiaires de l'aide sociale sont étrangers, alors que seule 20,5% de la population est de nationalité étrangère.

En pleine année électorale et alors que l'intégration des étrangers fait figure de préoccupation numéro un des Suisses, ces chiffres alimentent la polémique depuis quelques semaines outre-Sarine.

L'OFS explique ce phénomène par la situation familiale et professionnelle des étrangers.

Ces derniers sont moins bien formés, travaillent davantage dans des métiers à bas salaires et vivent dans des familles plus nombreuses.