Si les partisans semblent nettement en tête, rien n'est encore
joué, tient à rappeler l'institut gfs.bern. Ce dernier souligne que
le nombre d'indécis est encore important à six semaines du scrutin
et que la participation au niveau national ne devrait pas dépasser
les 30%.
Soulignons que si cette révision est dénoncée par la gauche (par
le biais d'une campagne choc ), les organisations de défense des
handicapés sont beaucoup plus partagées. Ainsi Pro Infirmis et Pro
Cap viennent d'affirmer qu'il faut laisser sa chance à cette
révision, même si elle comporte des défauts.
Vive campagne
L'Institut de sondage indique dans sa
documentation que la mobilisation politique est "peu importante"
quand bien même rarement une campagne d'affichage n'a fait autant
de bruit. Une chose est certaine, vu le nombre d'indécis, beaucoup
de citoyens ne se sont pas encore fait une idée claire du sujet
soumis à votation.
Sur l'échiquier politique, ce sont les partisans de l'Union
démocratique du centre qui sont les plus favorables à cette
révision. Quelque 66% des électeurs UDC vont approuver cette
réforme. Les radicaux sont quant à eux 56% à voter oui. A l'opposé,
pas moins de 52% des socialistes sont prêts à glisser un non dans
l'urne. C'est l'électorat du Parti démocrate-chrétien qui est le
plus partagé: 37% de oui, contre 36% de non et 27% de sans
opinion.
Fossé linguistique
Dans les régions, ce sondage fait aussi apparaître quelques
différences entre la Suisse romande et les autres régions
linguistiques. De ce côté de la Sarine, les Helvètes sont pour le
moins partagés puisque 33% des Romands disent aussi bien oui que
non, les indécis culminant à 34%. En Suisse allemande, comme en
Suisse italienne, le oui atteint respectivement 46% et 42%.
Ces dernières différences sont visiblement à mettre sur une
sensibilité beaucoup plus marquée pour cet objet en Romandie. Pour
autant que les estimations de gfs se vérifient, pas moins de 48%
des Romands disent être certains de se rendre aux urnes alors que
seuls 14% des Suisses italiens et 32% des Alémaniques sont sûrs de
faire de même.
Campagnes plus favorables
Le sondage fait aussi apparaître
de grosses différences ville-campagne. Les citadins sont entre 38%
et 42% à soutenir la révision de l'AI tandis que le taux
d'acceptation est de 50% dans les campagnes.
Pour ce qui est de l'argumentation, une majorité de sondés
favorables à cette réforme font valoir son caractère nécessaire et
mettent en avant la chasse aux abus. Les opposants mettent en avant
au contraire le démantèlement social qu'elle implique à leurs yeux,
de même que les trop grandes largesses concédées au patronat.
Xavier Studer - tsrinfo
En bref
Le 17 juin, le peuple se prononce sur l'assainissement de l'assurance invalidité (AI) proposée par le Parlement.
Cette assurance sociale est grevée par une dette de plus de 9 milliards de francs.
Le référendum contre la révision est soutenu par la gauche et les Verts. Les syndicats viennent de lancer une campagne qui joue sur le registre de la provocation.
Tandis que Pascal Couchepin et la droite prônent le oui, les différentes associations de handicapés sont partagées.
Sondage gfs
Ce sondage a été réalisé par l'institut gfs.bern pour le compte de SRG SSR idée suisse.
Au total, 1220 personnes représentatives ont été interrogées dans toute la Suisse.
La marge d'erreur est d'environ 2%.