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Gerhard Pfister et Martin Landolt réunis pour pousser la fusion PDC-PBD

Les présidents du PDC et du PBD planchent actuellement sur la création d'un nouveau parti au centre de l'échiquier.
Les présidents du PDC et du PBD planchent actuellement sur la création d'un nouveau parti au centre de l'échiquier. / 19h30 / 2 min. / le 25 juin 2020
Les présidents du PDC et du PBD espèrent fusionner d'ici la fin de l’année. Ce nouveau parti du centre pourrait même abandonner la lettre "C" de chrétien. Avant le mariage proprement dit, RTSinfo a réuni les leaders des deux formations pour une cérémonie - laïque - de fiançailles.

Le Parti démocrate-chrétien (PDC) et le Parti bourgeois-démocratique (PBD) siègent déjà dans le même groupe au Parlement sous la bannière du centre. Mais leurs deux présidents, Gerhard Pfister et Martin Landolt, veulent aller plus loin. Ils voudraient fusionner les deux formations pour créer, aussi rapidement que possible, un nouveau parti.

Si vous ne voulez pas changer le produit, il faut changer l'emballage

Martin Landolt, président du PBD

"Il faut renforcer le centre. Et il faut travailler davantage pour que le PDC soit un parti gagnant lors des élections de 2023", explique Gerhard Pfister dans le 19h30. "Notre produit politique est bon, nos valeurs sont bonnes, mais il faut changer quelque chose. Si vous ne voulez pas changer le produit, il faut changer l'emballage", poursuit Martin Landolt.

Deux partis en perte de vitesse

Changer l'emballage, cela signifie changer de nom pour les deux partis. Dans le processus, le PDC pourrait renoncer au "C" de chrétien au profit d'une dénomination qui inclurait le mot "centre". Ce changement serait historique pour le PDC, qui revendique ses racines chrétiennes depuis sa fondation au milieu du XIXe siècle.

Il faut déceler où on a du potentiel tout en gardant la base qui nous était fidèle jusqu'à maintenant

Gerhard Pfister, président du PDC

L'objectif de cette fusion, qui pourrait intervenir d'ici la fin de l'année? Attirer les citoyens centristes effarouchés par la référence religieuse. "Il faut mener une analyse pour voir si la perception de notre parti est un avantage ou un désavantage lorsqu'il s'agit de gagner de nouveaux électeurs", commente le président démocrate-chrétien Gerhard Pfister.

>> Lire aussi : Une courte majorité des membres du PDC serait prête à renoncer au "C"

"Il faut déceler où on a du potentiel tout en gardant la base qui nous était fidèle jusqu'à maintenant", ajoute le conseiller national zougois. Il s'agit en effet de ne pas perdre l'électorat conservateur car, avec 11,4% et 2,4% des voix lors des dernières élections fédérales, les deux partis sont au plus bas. Le PDC a même perdu l'an dernier sa place de quatrième formation du pays au profit des Verts.

Des résistances au sein du PDC

Alors que la base du PBD s'est déjà prononcée en faveur de la fusion, une courte majorité des adhérents du PDC serait favorable à l'abandon du "C", indiquait le Blick la semaine dernière, citant un sondage interne pas encore publié.

Mais les résistances sont fortes et plusieurs élus, dont la cheffe du groupe parlementaire Andrea Gmür, ont fait part de leurs doutes.

Interrogé dans le 19h30, le démocrate-chrétien valaisan Sidney Kamerzin a précisé que les PDC valaisans étaient dans la grande majorité attachés au "C" et à la marque PDC, qui est ancrée dans la politique suisse. "Si on devait changer de nom, il faudrait savoir par quoi le remplacer", a estimé le conseiller national, qui prône une réflexion plutôt qu'un changement d'appellation, tout en se disant ouvert à la mention "Centre" dans le nom du parti.

>> L'interview de Sidney Kamerzin, conseiller national (PDC/VS), dans le 19h30 :

Sidney Karmezin, conseiller national PDC-VS sur la fusion du PDC et du PBD
Sidney Karmezin, conseiller national PDC/VS sur la fusion du PDC et du PBD / 19h30 / 2 min. / le 25 juin 2020

Pierre Nebel/dk

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