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Cannabis: les Etats rejettent la dépénalisation

Chanvre: le comité veut abandonner le dogmatisme actuel.
L'initiative veut autoriser la possession et la consommation du chanvre.
Après avoir toujours soutenu la dépénalisation de la consommation de cannabis, le Conseil des Etats a retourné sa veste. Il a de justesse rejeté mardi l'initiative populaire pour la libéralisation., qui sera soumise au peuple sans contre-projet.

Ce n'est pas la première fois que la Chambre des cantons mène ce
débat, a rappelé le président de la commission Urs Schwaller
(PDC/FR). Depuis 2001, elle s'est prononcée trois fois en faveur
d'une décriminalisation de l'usage de cannabis prônée aussi par le
Conseil fédéral. Mais le National a toujours coupé court à ces
tentatives.



L'initiative "pour une politique raisonnable en matière de chanvre
protégeant efficacement la jeunesse" est née justement de la
politique obstructionniste menée depuis des années par le National,
a signalé Bruno Frick (PDC/SZ), membre du comité qui l'a lancée.
Elle veut autoriser les personnes majeures à consommer et posséder
du cannabis pour leur usage personnel et réglementer le
commerce.

Contre-projet regretté

L'idéal aurait été de lui opposer un contre-projet plus modéré,
ont estimé plusieurs orateurs bourgeois. Mais la commission
préparatoire de la Chambre des cantons a renoncé à légiférer, faute
d'appui de son homologue de la Chambre du peuple et en raison des
délais de traitement de l'initiative (avant le 13 juillet).



Les fronts sont restés figés mais les partisans de la
libéralisation se sont montrés plus loquaces que les opposants. Un
demi-million de personnes ont fumé des joints au moins une fois
dans leur vie en Suisse, a rappelé Felix Gutzwiller (PRD/ZH). Et
l'interdiction actuelle n'empêchera aucun jeune de s'y mettre, a
ajouté This Jenny (UDC/GL).

En revanche, elle surcharge la police avec des broutilles et
favorise les affaires des trafiquants et des mafieux. Le haschisch
et l'herbe en vente sur le marché noir contiennent de plus en plus
de THC (substance psychoactive), selon Anita Fetz (PS/BS).
Réglementer le commerce permettrait de renforcer la protection des
consommateurs et des jeunes en particulier, a-t-elle estimé.

Mauvais signal pour la jeunesse

L'Etat contrôle déjà les ventes
d'alcool et de tabac, des produits qui suicitent une dépendance,
tout comme le cannabis. Même si l'initiative ne constitue pas
l'oeuf de Colomb, elle est un moyen de faire avancer les choses,
aux yeux de Claude Janiak (PS/BL). Car l'hypocrisie du régime
actuel est inacceptable, a martelé Dick Marty (PRD/TI). Pour lui,
"si le crime organisé pouvait voter, il s'opposerait à cette
initiative".



Les opposants ont quant à eux parlé surtout de mauvais signal à la
jeunesse. "On ne peut pas prôner l'interdiction de la fumée dans
les locaux publics et la semaine suivante autoriser les joints", a
lancé Konrad Graber (PDC/LU). Pour Erika Forster (PRD/SG),
l'initiative va trop loin. La socialiste neuchâteloise Gisèle Ory
s'est inquiétée de la banalisation du chanvre. "Les conséquences
d'une libéralisation n'ont pas été évaluées suffisamment", d'après
elle.



ats/hoj

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Votations en 2009?

La consommation de cannabis est toujours mauvaise pour la santé, comme le tabac et l'excès d'alcool, a relevé le conseiller fédéral Pascal Couchepin.

La dépénalisation de l'usage de cette drogue doit s'inscrire au sein d'une approche plus globale des stupéfiants, selon lui.

Une réglementation isolée pour le cannabis ne se justifie pas, d'autant qu'elle pourrait contrevenir au droit international.

Le gouvernement prône le rejet de l'initiative populaire. Le peuple et les cantons se prononceront probablement en 2009.