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Lausanne: non au local d'injection

Lavaux à l'Unesco? Les mamans à la maison!
C'est au 16, rue César-Roux que le local d'injection était prévu
Les Lausannois ont désavoué dimanche leur Municipalité. Ils ont refusé clairement la création d'un local d'injection lors d'un référendum qui a déchaîné les passions. Les opposants devront maintenant apporter leurs solutions.

Au final, ils sont 14 118 (54,63%) à avoir dit non au projet
défendu par l'exécutif et la gauche contre 11 725 (45,37%)
électeurs à l'avoir approuvé. La participation est relativement
médiocre et atteint 31,8%.

Propositions à venir

De leur côté, les opposants vainqueurs ont dit vouloir rester
«humbles». Ils ont parlé de «victoire pour la société et les
toxicomanes», selon la conseillère communale de LausannEnsemble
(PDC, radicaux et libéraux) Françoise Longchamp.



L'élue a promis que la droite allait revenir dès la rentrée avec
des propositions concrètes sur la prévention, la thérapie et la
réinsertion professionnelle. Très remontée contre la Municipalité,
elle a jugé que l'exécutif de gauche avait largement «dépassé les
bornes de la courtoisie».

Campagne de l'UDC

Socialiste et médecin au CHUV, Solange Peters n'a pas caché sa
déception devant l'échec du projet pour lequel elle s'était
engagée. Elle a estimé que Lausanne s'enfermait dans son
conservatisme en étant la dernière ville de plus 100 000 habitants
à ne pas disposer d'une telle structure pour les toxicomanes.



Solange Peters a dénoncé l'instrumentalisation par l'extrême
droite (UDC) de cette problématique. «Nous payons le prix de leur
campagne de masse et de leurs affiches outrageuses», a-t-elle
déclaré en rappelant que ce parti ne combattait pas la solution du
local à Bienne.

Scène ouverte

Pour beaucoup d'observateurs, y compris le syndic Daniel Brélaz,
ce résultat s'explique notamment par la majorité écrasante dont
dispose la gauche à l'exécutif comme au législatif. La droite est
obligée de faire flèche de tout bois pour montrer qu'elle existe.
Elle aurait bénéficié du double, voire du triple d'argent pour sa
campagne que la gauche, selon le syndic écologiste.



Le local d'injection et d'inhalation aurait dû être situé près du
centre-ville et couplé à un bistrot social, sur le modèle de ce qui
se fait depuis six ans à Bienne. Ses partisans voulaient lutter
ainsi contre la petite scène ouverte de la Riponne.



ats/hof/kot

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D'autres locaux en Suisse

Le projet lausannois s'inspire d'expériences similaires menées à Genève et en Suisse alémanique.

Au moins huit villes suisses abritent des locaux d'injection. Berne, la pionnière, a ouvert son espace d'accueil en 1986.

La Municipalité reconnaît sa défaite

Très tendu, Jean-Christophe Bourquin a reconnu en début d'après-midi «une défaite tout à fait claire».

«Nous nous tournons maintenant vers l'avenir et attendons les propositions des opposants», a souligné le municipal en charge de la sécurité sociale et de l'environnement.

Le socialiste a estimé que la campagne avait été «très agressive». Il a rappelé s'être fait traiter de «nazi» et de «criminel» avant le référendum.

Jean-Christophe Bourquin a souligné que le vote des Lausannois serait respecté. La démocratie ne sera pas «dévoyée» et il n'y aura «pas de manoeuvres» pour réintroduire cette thématique par un autre biais. «On ne bougera pas là-dessus», a-t-il affirmé.

Le municipal a cependant fixé un cadre clair pour la suite, relevant que le droit des gens, y compris des toxicomanes, serait assuré. La ville n'enfermera par exemple personne contre son gré.

Le principe de subsidiarité sera la règle et l'argent de la ville ne soutiendra pas ce qui relève de la Confédération (prévention), du canton (thérapie), a poursuivi Jean-Christophe Bourquin.

Lausanne ne donnera pas non plus de fonds à des institutions, comme Le Levant, qui n'exploitent pas tout leur potentiel.