"La Suisse a la capacité d'éviter une deuxième vague si on arrive à retracer toutes les chaînes de transmission", assure Daniel Koch, qui juge que le risque va encore augmenter à l'approche de l'hiver.
Celui qui a pris sa retraite fin mai après avoir participé à toutes les conférences de presse de l'OFSP pour informer la population sur la crise du coronavirus, souligne l'importance des quarantaines pour répondre à l'augmentation du nombre de cas.
"Il faut tout faire pour éviter de revenir au confinement, pas seulement au niveau économique, mais aussi du point de vue social. C'est dur pour les gens, les gens sont maintenant heureux de sortir à nouveau", estime Daniel Koch.
Pour lui, des mesures locales sont importantes, mais des mesures trop contraignantes seraient difficiles à rétablir.
"La surmortalité due aux mesures de semi-confinement est un problème réel"
Daniel Koch déclare aussi qu'il faudra du temps pour évaluer la surmortalité réelle due au coronavirus et aux deux mois de semi-confinement, mais il la juge moins importante que ce que l'on craignait au début.
Questionné pour savoir si l'hypothèse existe que les mesures aient causé davantage de morts que le Covid lui-même, l'ancien responsable à l'OFSP avoue que ce chiffre est impossible à établir. Et d'ajouter que des retards dans des diagnostics ont pu causer des décès, sans que cela soit quantifiable.
Pour l'ex-Monsieur Covid, la Confédération a agi de manière "juste" durant cette crise. "Ce n'était pas seulement le moment qui comptait, mais la vitesse des décisions, ce qui a été le cas en Suisse."
"Après 2007, je n'ai plus alerté les politiques sur les masques"
Interrogé sur la polémique concernant les masques, alors qu'il était à l'OFSP depuis de longues années, Daniel Koch se refuse à un mea culpa.
Il reconnaît cependant n'avoir plus alerté les autorités politiques sur la question des masques après l'année 2007, quand ses recommandations pour que chaque ménage ait 50 masques en réserve étaient restées lettre morte.
"Les masques, ça aide un peu, mais ce n'est pas la solution totale pour le problème", conclut Daniel Koch.
Darius Rochebin et Frédéric Boillat