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Impossible d'échapper à la fumée passive

Dès le printemps 09, on ne pourrait plus griller une clope au bistrot.
Certains non-fumeurs absorbent de grandes quantités de fumée
Certains non-fumeurs avalent jusqu'à l'équivalent de deux paquets de cigarettes par jour à travers la fumée passive, affirme le CIPRET-Valais dans une campagne qui montre les dangers de la fumée sur la santé publique.

Le Centre d'information pour la prévention du tabagisme (CIPRET)
Valais a lancé une vaste étude avec l'Institut universitaire de
santé au travail. Des badges capteurs de nicotine ont été portés
par des centaines de personnes puis analysés. Aucun capteur n'était
dépourvu de traces de nicotine, ont indiqué mercredi les
responsables lors d'une conférence de presse à Sion.

Ampleur du problème analysée

Près de 2000 personnes de toute la Suisse romande ont demandé
des badges et les demandes continuent à arriver. Jusqu'à présent
500 capteurs ont été retournés pour analyse. D'ici octobre,
l'institut devrait parvenir à 2000 résultats pour les présenter à
un congrès international sur la fumée du tabac à Bâle.



Les personnes qui ont porté les badges analysés jusqu'à présent
sont âgées de 3 mois à 82 ans. Le résultat le plus faible a montré
une consommation équivalente à une demi-cigarette quotidienne, a
précisé Cong Khanh Huynh, responsable du développement analytique à
l'institut.

Deux paquets par jour

Le cas extrême est celui d'une personne non fumeuse employée
d'une discothèque. Dans le cadre de son activité professionnelle,
elle est contrainte de fumer l'équivalent de 37,8 cigarettes par
jour, soit près de deux paquets. Sa santé est clairement mise en
danger, a dit Cong Khanh Huynh.



Le port de ces badges a permis de révéler l'ampleur d'un problème
souvent sous-estimé. Les analyses ont pu déterminer exactement les
doses de polluants contenues dans l'air des cafétérias ou
restaurants d'entreprises.

Restauration très exposée

Selon Cong Khanh Huynh, près du quart de la population adulte
fume chaque jour entre une et trois heures. La situation est
alarmante pour les métiers de la restauration. Travailler huit
heures dans un établissement enfumé équivaut à une consommation de
dix cigarettes.



«La fumée du tabac est un produit toxique et cancérigène», a
déclaré Jean-Bernard Moix, directeur de la Ligue valaisanne contre
les maladies pulmonaires. Et la population valaisanne en a
conscience, comme l'indique un sondage réalisé récemment (voir
ci-contre).



ats/ruc

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Vers une interdiction en Valais

En Valais, 60% des 1000 personnes sondées admettent être gênées par la fumée passive.

La proportion diverge considérablement entre le Haut-Valais, où 35% des personnes se disent gênées, et le Valais romand où la proportion est de 71%.

Une majorité est également favorable à une interdiction de fumer dans tous les lieux publics.

C'est aussi ce que vise la nouvelle loi sur la santé qui sera soumise au Grand Conseil en octobre.

Restaurants sans fumée

L'opposition à la fumée est la plus forte pour les restaurants: 77% des sondés, et même 61% des fumeurs, y sont opposés. Pour les bars et cafés, 63% des personnes, et 56% des fumeurs, veulent une interdiction de fumer.

Pour les discothèques il se trouve encore 55 % d'avis favorables à une interdiction. La situation est jugée paradoxale par Jean-Bernard Moix puisque les discothèques sont les endroits les plus exposés à la fumée passive.

Trois quarts des personnes sondées, et 62% de fumeurs, sont pour une interdiction de la fumée sur les lieux de travail. Près de 70% se prononcent pour une interdiction totale de la publicité pour le tabac, un élément que le projet de loi intègre également.