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Les opposants à l'initiative de limitation de l'UDC lancent leur campagne

Les participants à la conférence de presse contre l'initiative de l'UDC. [Keystone - Anthony Anex]
Les opposants à l'initiative de limitation de l'UDC lancent leur campagne / La Matinale / 1 min. / le 1 juillet 2020
Une large coalition de partis politiques parlementaires a lancé mardi la campagne contre l'initiative de l'UDC "pour une immigration modérée". La question de l'accès au marché européen a notamment été abordée.

À gauche comme à droite de l'échiquier politique, on craint que l'initiative dite "de limitation", qui demande au gouvernement de négocier la fin de l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'Union européenne (UE) pour assurer la mise en oeuvre du texte contre l'immigration de masse accepté en 2014, ne menace non seulement l'économie, mais aussi la recherche ou encore le bien-être des Suisses, estiment-ils.

En cause, la fameuse "clause guillotine", qui stipule explicitement que si l'accord de libre circulation est résilié, les six autres accords qui lui sont liés au sein du paquet "bilatérales 1" seront immédiatement caducs.

De nombreux domaines touchés

Pour la conseillère nationale PDC Elisabeth Schneider-Schneiter, la fin de la libre circulation des personnes sonnerait le glas d'une partie des accords bilatéraux que la Suisse a signé avec l'UE. Or, ils sont essentiels pour l'échange de marchandises et de services avec "le partenaire le plus important pour la Suisse", estime-t-elle.

Selon une étude de BAK Economics, la fin des bilatérales entraînerait un repli cumulé du PIB jusqu'à 630 milliards de francs d'ici 2035. Et d'après les différents orateurs qui se sont succédé mardi à Berne, les domaines de la recherche, de l'éducation, de la santé, du tourisme et de l'agriculture seraient tous impactés.

Accord de libre-échange insuffisant ?

"Notre pays a toujours eu besoin d’une main-d'oeuvre qualifiée" venue de l'étranger. La pandémie de coronavirus a montré cette nécessité, a martelé Elisabeth Schneider-Schneiter mardi.

Le marché européen représente 50% des exportations helvétiques. Et l'accord de libre-échange avec l'UE, signé en 1972, ne suffira pas pour préserver ces échanges, selon l'élue PDC.

Une position que ne partage pas Kevin Grangier, président de la section vaudoise de l'UDC, qui estime que sortir de ces accords permettra aux entreprises suisses de se démarquer par leur qualité avant tout.

Les initiants estiment par ailleurs que la libre circulation n'a eu que des effets négatifs sur l'emploi, les salaires et les coûts de l'aide sociale liés à la migration.

Camille Degott/agences/jop

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