«Il en va de notre liberté d'opinion, d'expression et de
mouvement», lance la présidente de la Confédération dans des
interviews accordées au «Matin Dimanche» et à la «SonntagsZeitung».
«La meilleure manière d'affirmer qu'on tient à ces valeurs, c'est
d'être nombreux là-haut. Venez avec moi au Grütli».
En choeur
La veille, le président du PS Hans-Jürg Fehr avait déjà appelé
par voie de presse les membres de son parti à se joindre à
Micheline Calmy-Rey. Dans une interview accordée à la «Mitteland
Zeitung», Hans-Jürg Fehr dit espérer que quelques milliers de
personnes se rendront dans une grande promenade populaire et
inofficielle sur la mythique prairie.
Ne pas aller au Grütli équivaudrait à s'agenouiller devant les
extrémistes, déclare Micheline Calmy-Rey. «Nous aurions ensuite de
la peine à conserver notre liberté ailleurs». Et d'ajouter: «Si le
Grütli est interdit d'accès le jour de la fête nationale, se serait
une honte».
Confiante
Interrogée sur la responsabilité qu'elle prend en faisant venir
des familles au Grütli en cas d'éventuelles violences, la
présidente de la Confédération répond être «pleinement confiante
dans la capacité des Suissesses et des Suisses de vivre ensemble de
manière pacifique.» De plus, «je n'arrive pas à croire qu'on puisse
se battre sur la prairie du Grütli.»
A propos de la sécurité, Micheline Calmy-Rey rappelle qu'elle est
de la responsabilité primaire des cantons et qu'il n'y a pas de
raison pour que cela change. Selon elle, le problème n'est pas
financier mais découle de la crainte des cantons de Suisse centrale
de voir la cérémonie se transformer en forteresse protégée par
l'armée et la police.
ats/ant
Les Suisses tiennent à leur fête (sondage)
Une majorité de Suisses souhaitent que la fête du 1er Août au Grütli ait lieu. Un sondage mandaté par le "Sonntagsblick" montre que 57,5% des personnes interrogées sont en faveur d'une fête officielle sur la mythique prairie, alors que 35,7% sont contre.
Plus de la moitié des personnes sondées (56,2%) estiment en outre que la Confédération doit participer financièrement aux frais de sécurité. Elles sont 39,4% à ne pas approuver une telle participation.
Pour près de deux tiers des sondés (64,3%), le Grütli est "un symbole national". De plus, les propos du président de l'UDC Ueli Maurer, qui avait qualifié l'endroit d'une "simple prairie parsemée de bouses de vaches", ont été majoritairement perçus comme un affront, seuls 6% des sondés partageant cette opinion.
Le sondage du "Sonntagsblick" a été commandé auprès de l'Insitut Isopublic. Du 24 au 26 mai 500 personnes ont été interrogées par téléphone en Suisse alémanique et en Suisse romande.