Le Conseil fédéral peut réagir vite contre la pandémie, malgré les vacances

Alors que la situation évolue toujours rapidement, certaines administrations tourneront au ralenti dès la semaine prochaine. Et le Conseil fédéral lui-même ne se réunira pas pendant cinq semaines. Or, la propagation du Covid-19 peut nécessiter des actions rapides. Pas plus tard que cette semaine, on a vu le gouvernement changer radicalement d'avis sur les masques en moins de deux jours.

Mais en politique suisse, on ne déroge pas à la pause estivale. Jusqu'au 12 août, le Conseil fédéral suspend ses rencontres hebdomadaires. Pour la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga, la situation actuelle ne nécessite pas forcément de se réunir toutes les semaines.

"Vous savez, nous pouvons en tout temps tenir une séance. Nous pouvons le faire par téléphone. Nous sommes tous à proximité", a expliqué la ministre lors de sa dernière conférence de presse. "Je pense que nous savons tous que nous passerons nos vacances en Suisse dans tous les cas. Et nous sommes capables de nous réunir très rapidement, même si nous n'avons pas prévu de séances supplémentaires."

Des critiques par le passé

La décision n'est pas anodine. Par le passé, le Conseil fédéral a parfois essuyé des critiques pour son manque de réactivité. Face à la chute de Swissair en 2001, au moment de sauver les grandes banques en 2008, ou encore au début de l'épidémie cet hiver.

Mais justement face à cette crise, le gouvernement a pris l'habitude de se réunir en urgence, y compris le soir ou le dimanche. D'ailleurs, le vice-chancelier de la Confédération André Simonazzi rappelle que la Berne fédérale ne dort jamais complètement: "Les conseillers fédéraux ne sont pas cinq semaines en vacances. Ils prennent peut-être une semaine ou deux d'un peu plus libre. Le reste du temps, ils font des voyages à l'extérieur ou soignent des contacts internationaux. Il profitent aussi d'approfondir des dossiers. La période sans séance n'est pas une période complète de vacances."

Enfin, même si les pouvoirs ont été en partie rendus aux cantons dans cette période, l'Office fédéral de la santé publique, lui, continue sa surveillance quotidienne de la situation.

Sujet radio: Etienne Kocher

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz