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Les Vert'libéraux pour les avions de combat et le congé paternité

Jürg Grossen, le président du parti Vert'libéral lors de l'assemblée virtuelle des délégués de son parti. [Keystone - Peter Klaunzer]
Les Vert'libéraux favorables aux avions de chasse et au congé paternité / Le Journal horaire / 16 sec. / le 4 juillet 2020
Les Vert'libéraux ont adopté samedi lors d'une assemblée virtuelle leurs mots d'ordre pour les votations fédérales du 27 septembre. Les délégués ont soutenu les avions de combat et le congé paternité, et rejeté les trois autres objets.

En ouverture de la réunion, le président du parti Jürg Grossen (BE) s'est réjoui des avancées des Vert'libéraux au Parlement fédéral et lors de récentes élections, notamment dans les parlements cantonaux st-gallois, schwytzois et lucernois.

Le Parlement fédéral est devenu plus progressif et moderne, a-t-il poursuivi. Et de mentionner le mariage pour tous et la loi sur le CO2. Mais il y a encore beaucoup à faire. "Il est temps pour plus de Vert'libéraux" sous la coupole.

Isabelle Chevalley (VD), vice-présidente du parti, a elle appelé à saisir la chance offerte par la crise du coronavirus pour booster le digital, notamment à travers le télétravail. Après avoir accueilli une nouvelle section valaisanne, les délégués sont entrés dans le vif du sujet: les mots d'ordre pour les votations de septembre.

Prévoir l'avenir

Pour la première fois, une conseillère fédérale a participé à l'assemblée des délégués vert'libéraux. Viola Amherd a défendu la nécessité d'avoir de nouveaux avions de combat, objet le plus débattu de l'ordre du jour au sein du parti.

Les nouveaux jets sont nécessaires pour assurer la protection de la population ou de grandes conférences internationales, comme celles sur la paix à Genève, a expliqué la ministre de la défense. L'armée de l'air assure la police aérienne. Elle intervient si un avion se trouve en situation critique ou s'il viole les règles. C'est alors le seul moyen d'intervention. Drones, hélicoptères ou encore avions légers ne sont pas en état d'effectuer ces tâches.

Plusieurs délégués se sont inquiétés d'un chèque en blanc pour une enveloppe qui a presque doublé depuis les Gripen. D'autres estiment que l'argent, même au sein de l'armée, pourrait être mieux utilisé pour répondre plus précisément aux menaces actuelles.

La majorité des délégués a toutefois décidé de se ranger à l'avis du comité directeur et de la ministre par 82 voix contre 55 et 7 abstentions. "Gouverner, c'est prévoir", a fait valoir Isabelle Chevalley. "Nous devons envisager le pire pour l'avenir. Il est temps de planifier."

>> Lire : "Une police du ciel doit être proportionnée aux risques encourus" et "On a besoin des avions de combat, car l'armée doit être prête à tout"

Animaux sans défense

Le congé paternité a passé la rampe plus facilement. Même s'il est encore insuffisant, c'est un pas dans la bonne direction, a précisé Kathrin Bertschy (BE). Les Vert'libéraux plébiscitent un congé parental de 14 semaines pour les deux parents.

Les trois autres objets soumis au peuple n'ont pas non plus fait l'objet de grandes discussions. Les délégués ont largement recommandé de déposer un non dans les urnes pour l'initiative de limitation de l'UDC, la déduction fiscale pour la garde des enfants et la révision de la loi sur la chasse.

Avec son initiative, l'UDC veut mettre fin à la libre circulation des personnes. "C'est une attaque frontale contre une Suisse prospère et ouverte", a dénoncé Michel Matter (GE). C'est aussi une attaque contre la formation, la recherche et l'innovation et "nos valeurs vert'libérales."

La révision de la loi sur la chasse va elle trop loin, a souligné Martin Bäumle (ZH). Elle aboutit à l'inverse de ce que le parti souhaite: "Les animaux sont laissés quasiment sans défense".

"Emballage trompeur"

Quant à la déduction fiscale pour la garde des enfants, c'est un "emballage trompeur", a critiqué Kathrin Bertschy. Si les déductions pour les frais de garde en dehors de la famille sont sensées, les déductions fiscales pour les enfants sont problématiques.

Celles-ci n'encouragent pas l'accès au marché du travail des femmes et ne profiteraient qu'aux familles les plus aisées, a-t-elle poursuivi. Environ 44% des familles ne paient pas d’impôt fédéral direct et n'en bénéficieraient pas.

ats/sjaq

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