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Fribourg: pas de droit de vote à 16 ans

Pascal Corminboeuf n'a pas réussi à convaincre les députés.
Pascal Corminboeuf n'a pas réussi à convaincre les députés.
Les jeunes Fribourgeois n'auront pas le droit de vote dès 16 ans. Le Grand Conseil a rejeté mercredi à une large majorité une motion populaire des Jeunes socialistes allant dans ce sens, gelant pour le moment le débat à ce sujet.

Le président du gouvernement Pascal Corminboeuf n'a pas réussi à
convaincre la majorité, fermement opposée à l'abaissement de l'âge
du droit de vote de 18 à 16 ans.

Le gouvernement a provoqué une certaine surprise en appuyant de
manière solidement argumentée ce changement. "Quels risques
prenez-vous en approuvant cette motion?", a lancé le conseiller
d'Etat aux députés.

Vote populaire

Pascal Corminboeuf a rappelé à l'assemblée qu'un "oui" de leur
part n'équivaudrait pas une décision immédiatement suivie d'effet.
Un tel vote ouvrirait le débat et permettrait au peuple de se
prononcer, une modification de la constitution cantonale étant
nécessaire.



La charte fondamentale fribourgeoise enjoint les autorités à
favoriser l'intégration sociale et politique des jeunes ainsi que
la compréhension et la solidarité entre les générations, a encore
affirmé le conseiller d'Etat. Selon lui, la meilleure façon pour y
parvenir n'est pas de laisser une catégorie devant la porte. Sans
oublier que l'introduction du droit de vote à 16 ans n'entraînerait
pas de changements majeurs dans la composition du corps
électoral.

Clivage gauche-droite

Certains à droite se sont inquiétés de la qualité de votes
d'aussi jeunes électeurs, mettant l'accent sur leur immaturité et
leur influençabilité. Chef du groupe socialiste, Pierre Mauron a
lui plaidé pour le changement: les occasions de se montrer
avant-gardiste sont rares pour le canton. En 2004, il a eu pourtant
ce courage en accordant le droit de vote communal aux
étrangers.



Et de rappeler d'autres changements qui avaient soulevé des
réticences: le droit de vote des femmes en 1971, l'abaissement de
l'âge du droit de vote de 20 à 18 ans en 1991. "Est-ce que les
cataclysmes annoncés se sont réalisés? Clairement non". "Les
citoyens ont eu raison de faire confiance": le droit de vote dès 16
ans est donc "une suite logique" pour Pierre Mauron.



Rien n'y a fait. Les députés ont voté selon la ligne de leur
groupe. UDC, PDC et PLR ont dit "non", un petit nombre s'est
abstenu. L'Alliance centre gauche était divisée. Le PS a soutenu la
motion de ses jeunes comme un seul homme. Au bout du compte, la
motion a été refusée par 63 voix contre 30 et 6 abstentions.



ats/boi

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Le droit de vote en Suisse

A ce jour, un seul canton suisse a abaissé le droit de vote à 16 ans.

Il s'agit de Glaris, où les jeunes peuvent se rendre aux urnes pour les objets cantonaux et communaux.

La landsgemeinde du canton avait accepté ce changement en mai 2007.

Le Grand Conseil bernois a de son côté fait un pas dans le même sens.

Un projet de loi y est en préparation et le peuple devra trancher.

Le thème est également d'actualité dans plusieurs cantons, en particulier en Suisse alémanique.

Des projet similaires se développent dans les cantons de Lucerne, Zurich, Argovie, Thurgovie, Schaffhouse, Bâle-Ville, Grisons et Tessin.

Le Jura a refusé l'idée l'an dernier.

Et à l'étranger

A l'étranger, seul l'Autriche permet à ses jeunes de voter dès 16 ans.

La Slovénie le permet à ceux qui exercent une activité professionnelle.

Certains Länder allemands ont franchi le pas sur le plan communal.