Modifié

Pilules thaïes: vaste réseau démantelé

Grosse opération de police contre les pilules thaïes
Grosse opération de police contre les pilules thaïes
Le plus important trafic de pilules thaïes jamais découvert en Suisse a été démantelé par la police neuchâteloise en collaboration avec d'autres cantons. Trois cerveaux du réseau ont été arrêtés à Bâle, Zurich et St-Gall.

Avec l'accord des autorités judiciaires zurichoises, la police
cantonale neuchâteloise a procédé en février à l'arrestation à
Zurich d'une ressortissante thaïlandaise d'une cinquantaine
d'années. Elle est soupçonnée de l'écoulement depuis 2001 d'au
minimum un à deux millions de pilules thaïes (méthamphétamines) en
Suisse.

Des dizaines d'arrestations

Le juge d'instruction Nicolas Feuz ainsi que le chef de la
Sûreté neuchâteloise, Olivier Guéniat, ont précisé que l'enquête a
conduit à plusieurs dizaines d'arrestations dans les cantons.



Domiciliée en Argovie, la ressortissante thaïe arrêtée à Zurich
avait pour complice un citoyen européen, également placé en
détention. Les bénéfices du trafic ont été investis dans l'achat
d'établissements publics.



De l'argent liquide, des bijoux et des voitures de luxe ont été
placés sous séquestre. Selon Nicolas Feuz, le montant des biens
mobiliers séquestrés représente près d'un million de francs.



L'enquête menée à Zurich devra encore déterminer la valeur
d'acquisition des établissements publics ainsi que les sommes
investies dans la construction d'une villa luxueuse.

Un trafic juteux

Les autorités judiciaires thaïlandaises ont été sollicitées pour
collaborer à l'enquête, a précisé le juge d'instruction. Selon lui,
le chiffre d'affaires réalisé par le couple depuis 2001 peut être
estimé à au moins 20 millions de francs. Le bénéfice devrait
représenter le quart de cette somme.



Dans le cadre de son enquête, la police neuchâteloise a procédé
également à l'arrestation en février d'un trafiquant autrichien à
St-Gall et en mars d'un autre trafiquant vietnamien à Bâle. Selon
le juge d'instruction, ils sont accusés de l'écoulement récent de
respectivement 60'000 et 30'000 pilules thaïes en Suisse.



Au total, une dizaine d'organisateurs du trafic ont été arrêtés.
Des enquêtes sont en cours également dans les cantons de Berne et
Fribourg.

Enquête lancée en 2001

La mise à jour du réseau et son démantèlement est le résultat
d'un patient travail d'écoutes téléphoniques instauré en 2001, puis
réactivé à partir de 2004, a précisé Nicolas Feuz.



Selon lui, une enquête menée au début des années 2000 avait
conduit à restreindre provisoirement le trafic de méthamphétamines
au niveau neuchâtelois, mais n'avait pas permis d'atteindre les
cerveaux, faute de collaboration intercantonale. Cette inaction a
conduit à une forte reprise du trafic à partir de 2004.



A la suite de plusieurs cas graves d'abus de pilules thaïes,
survenus à Neuchâtel, la police cantonale a décidé de réactiver
l'enquête laissée en veilleuse. Selon Olivier Guéniat, il serait
préférable toutefois qu'une police fédérale s'occupe de ces
opérations impossibles à mener sans collaboration
intercantonale.



ats/cab

Publié Modifié

Un produit bien connu

Ces pilules sont des méthamphétamines. Ces stimulants agissent de façon puissante, à la manière du speed (amphétamines), de la cocaïne, et entraînent une dépendance psychique et physique rapide.

Les effets des pilules "Thai" sont assez bien connus, car des produits à base de la même substance, la métamphétamine, sont utilisés aux Etats-Unis depuis des années.

On les trouve là-bas sur le marché noir sous les noms de Crystal, Ice et Crank. La métamphétamine peut être fumée, inhalée, injectée en intraveineuse ou ingérée sous forme de comprimés.

L'agressivité accrue que ces pilules provoquent en a fait une substance utilisée par des combattants allemands pendant la Deuxième Guerre mondiale ("drogue d'Hitler").

Les effets constatés sont dus à une libération augmentée de dopamine dans le cerveau.

Des pilules dangereuses

Les pilules thaïes sont réputées pour être bien plus dangereuses que les ecstasy.

En abuser rend nerveux, irritable et même violent. L'appétit disparaît rapidement, des troubles du sommeil graves et irréparables peuvent survenir ainsi que des pertes partielles ou totales de mémoire.

Elles peuvent également provoquer de la schizophrénie paranoïaque, des lésions au coeur, aux reins et aux poumons.