Publié

Pour les pro-avions de combat, la chasse au plan B est irréaliste

La Suisse n'a pas le plan B si le peuple refuse le crédit pour les nouveaux avions de combat (ici un Rafale lors d'un meeting aérien en Inde) [Keystone/AP - Aijaz Rahi]
Que se passera-t-il si le peuple refuse d'acheter de nouveaux avions de combat? / La Matinale / 1 min. / le 9 juillet 2020
Les Suisses voteront le 27 septembre sur le crédit de 6 milliards de francs destiné à remplacer la flotte actuelle d'avions de combat. Mais que se passera-t-il si un non sort des urnes? Pour l'heure, le gouvernement refuse d'envisager un scénario alternatif.

"Il n'y a pas de plan B": c'est ce que répète le Département fédéral de la défense lorsqu'on l'interroge sur les solutions en cas de refus sorti des urnes. Si le peuple dit non le 27 septembre, il faudra reconsidérer fondamentalement les missions de l'armée et des forces aériennes. Autrement dit, tout reprendre à zéro.

Du côté du comité de soutien à l'achat des avions, certains sont même encore plus catégoriques. "Si on ne peut pas faire le remplacement des avions, après 2030, on n'a plus de forces aériennes", résume par exemple le conseiller national UDC schaffhousois Thomas Hurter.

Les partisans de l'achat d'avions se défendent toutefois de faire des menaces en l'air et se veulent simplement clairs: ils n'ont pas de scénario de secours déjà écrit et rangé dans un tiroir. Pourtant, en 2017, le rapport officiel sur l'avenir de la défense aérienne mentionnait quatre options, allant de 20 à 70 avions de chasse. Le scénario actuellement retenu oscille entre 30 et 40 appareils.

Chaque camp traite son adversaire d'irréaliste

Du côté des opposants, on estime qu'il y a des alternatives. "C'est de bonne guerre", constate le conseiller national socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez à propos du refus des partisans des nouveaux avions de combat d'envisager une alternative. "Ils essaient de faire le forcing pour expliquer à la population que c'est leur projet ou le chaos". Le socialiste estime qu'il y a en réalité au moins un plan B qui consiste, avec la moitié de l'argent, à avoir un système de défense sol-air très performant et des avions moins chers mais efficaces pour une police de l'air en temps de paix.

Aux yeux de l'armée, ce scénario est farfelu. Mais dans cette campagne où chacun traite son adversaire d'irréaliste, c'est aussi la décision du peuple qui fixera la réalité pour les années à venir.

Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Vincent Cherpillod

Publié