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La 5e révision de l'AI passe facilement

L'AI est particulièrement montrée du doigt.
La 5e révision de l'AI est combattue par un référendum
La 5e révision de l'assurance invalidité a été acceptée avec 59,1% de oui. Quatre cantons romands ont toutefois refusé la réforme. La participation n'a été que de 36,2%.

A peu près 1,04 million de citoyens ont approuvé le projet qui
cherche à freiner le nombre des nouveaux rentiers de l'assurance
invalidité (AI). Les cas psychiques sont visés en premier lieu. Le
tour de vis pour l'octroi d'une rente doit permettre à terme de
réduire les dépenses de 500 millions francs par an.

Le référendum lancé par deux petites associations de défense des
handicapés et soutenu par la gauche a reçu l'appui de quelque
719'000 électeurs. Les Jurassiens, les Neuchâtelois, les Genevois
et les Fribourgeois ont été les seuls à se ranger du côté des
opposants, qui ont mis en garde contre «un démantèlement opéré sur
le dos des plus faibles».



Les résultats se caractérisent aussi par une faible participation.
Un tiers environ des électeurs se sont rendus aux urnes.

Oui massif outre-Sarine

La réforme engagée par le Conseil fédéral et la droite a été
plébiscitée en Suisse centrale et orientale. La palme revient à
Appenzell Rhodes-intérieures avec presque 80% d'avis favorables,
suivi de Schwyz (72,4%). Le taux d'approbation a oscillé entre
68,5% et 66,5% dans les cantons de St-Gall, Thurgovie, Glaris,
Appenzell Rhodes-extérieures et Nidwald (66,5%).



Outre-Sarine, le «oui» ne l'a emporté avec moins de 59% que dans
quatre cantons (BE, BL, SH, BS). Berne s'y est rallié à 58,9%,
alors que Bâle-Ville, le canton qui détient le record suisse des
rentiers invalidité, ferme la marche, avec un taux d'acceptation de
50,7% uniquement.

Suisse romande partagée

De manière générale, les recettes proposées pour maintenir dans
la vie active les personnes atteintes dans leur santé semblent
avoir laissé les Latins plus sceptiques que les Alémaniques. Le
Jura a refusé la révision par 54,6% voix, tandis que Fribourg,
Neuchâtel et Genève se sont prononcés contre de justesse, avec
respectivement 50,1% de «non» pour les deux premiers et 50,9% pour
le troisième.



Le Valais (55,7%) et Vaud (52,5%) ont apporté leur soutien, avec
des scores toutefois en dessous de la moyenne nationale. Idem du
Tessin (53,4% de «oui»).



ats/tsrinfo

FAIBLE PARTICIPATION

La 5e révision de l'AI n'a pas mobilisé les foules. Seul quelque
36% du corps électoral s'est prononcé dimanche sur l'unique objet
soumis à votation fédérale. Les trois derniers scrutins avaient
attiré au moins 45% de votants aux urnes.



Il faut revenir au 21 mai 2006 pour trouver un taux de
participation plus bas. La votation sur les articles
constitutionnels sur la formation s'était alors soldée par un pic
d'abstentionnisme (seulement 27,2% des votants).



Forte indécision



Le taux de participation médiocre enregistré dimanche (35,8%
officiellement) fait écho à une grande part d'indécision exprimée
lors des sondages qui ont précédé le scrutin. Les moins pressés
d'exprimer leur voix ont été les Uranais, avec seulement 27,3% de
participation. Ils sont suivis des Thurgoviens (28,8%) et des
Appenzellois des Rhodes-intérieures (29,3%).



A l'autre bout de l'échelle, les Schaffhousois remportent comme
d'habitude la palme de la participation (58,2%). Bâle-Ville arrive
en deuxième position avec 52,5%, alors qu'il est le canton
détenteur du record suisse du nombre de rentiers de l'AI.



Romands plus mobilisés



De manière générale, la participation est plus élevée dans les
cantons qui se sont exprimés contre la révision ou qui l'ont
acceptée de manière moins nette. Le taux a atteint 47,1% à
Neuchâtel, 44,8% dans le canton de Vaud, 42,2% à Genève, 40,2% dans
le Jura et 40,1% en Valais.



Fribourg fait exception, avec seulement 34,4% de citoyens qui se
sont rendus aux urnes. La participation a été maigre également à
Berne (30,9%) et au Tessin (31,2%).



ats

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Réactions contrastées

La prochaine étape pour l'AI sera l'augmentation limitée dans le temps de la TVA pour assainir cette assurance sociale, estime le PRD. A la condition de concrétiser la 5e révision, a indiqué le chef du groupe radical aux Chambres fédérales Felix Gutzwiller.

L'augmentation de la TVA a toutes les chances de passer la rampe du parlement, estime le conseiller national zurichois. Mais elle doit absolument être limitée dans le temps, insiste M. Gutzwiller. Sans un financement supplémentaire, l'AI ne sortira jamais de ses dettes, estime pour sa part le président du PRD Fulvio Pelli.

Maillard déçu

«Je suis triste pour les gens concernés», a réagi le vice-président du PS suisse Pierre-Yves Maillard à l'acceptation par le peuple de la 5e révision de l'assurance invalidité. Il dénonce une «sale campagne de désinformation».

Le résultat, c'est que 80'000 couples vont perdre 400 francs par mois, sur un revenu d'environ 2000 francs, selon le directeur de la santé du canton de Vaud. La 5e révision de l'AI supprime en effet les rentes complémentaires versées aux conjoints des personnes à l'AI.

Seuil limite

Le seuil de l'acceptable en matière de mesures d'économie dans l'AI a été atteint dimanche», selon la conférence des organisations faîtières de l'aide aux personnes handicapées (DOK). Il faut maintenant régler sans délai la question du financement additionnel.

«Cette parole doit être tenue sans attendre les élections d'octobre», écrivent les organisations d'entraide. Et il n'est pas question que d'autres mesures d'économies soient prises au détriment des personnes assurées.

Pascal Couchepin satisfait

Pascal Couchepin s'est réjoui du «oui clair» en faveur de la 5e révision de l'assurance invalidité (AI). Et d'admettre que le soutien romand lui fait particulièrement plaisir, les pronostics négatifs des sondages dans cette région ne s'étant pas réalisés.

Il s'agit d'un «oui» de confiance à l'égard de la politique du Conseil fédéral dans le domaine des assurances fédérales, a estimé le chef du Département de l'intérieur. Vu le résultat enregistré dimanche, le référendum de la gauche «était une erreur», selon lui.

Le ministre s'en est aussi pris à ceux qui comme l'UDC pensent qu'on peut réduire le déficit de cette assurance par de simples mesures d'économies. Pour lui, il ne s'agit que d'illusionnistes. Un financement supplémentaire reste nécessaire.