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La chasse aux masques périmés est lancée, les échanges ont commencé

Dans le canton du Jura, une centaine de personnes ont pu échanger leurs masques défectueux
Dans le canton du Jura, une centaine de personnes ont pu échanger leurs masques défectueux / 19h30 / 1 min. / le 11 juillet 2020
Plusieurs cantons, dont le Jura, Berne et Neuchâtel, se mettent en chasse des masques périmés qu'ils ont involontairement distribué à leur population. Le défi logistique est de taille pour tenter d'échanger les centaines de milliers de masques déjà en circulation.

Pour rappel, la Confédération a rappelé par mesure de précaution quelque 13,5 millions de masques d'hygiène, après que des analyses ont montré des traces d'un champignon (Aspergillus fumigatus). Ils seront remplacés gratuitement.

Ces masques contaminés proviennent d'un ancien stock que la Confédération avait acquis en 2007 dans le cadre de sa préparation à une pandémie et étaient stockés à la pharmacie de l'armée. Au début de la crise du Covid-19, ils ont été remis gratuitement à diverses institutions et aux cantons, principalement dans le domaine de la santé. Les lots qui ont été fournis aux commerces ne sont pas concernés.

Même si Aspergillus fumigatus est relativement inoffensif pour la majorité de la population, il peut toutefois s'avérer dangereux chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli, d'où l'opération qui est en cours pour les récupérer.

Centaines de milliers de masques distribués

Plusieurs centaines de milliers de ces masques sont en effet déjà en circulation: des particuliers, des EMS ou des hôpitaux en ont reçu. Quelque 500'000 masques sont rappelés à Berne, 400'000 à Neuchâtel et 175'000 pour le canton du Jura.

Dans le Jura, la plupart de ces masques ont été distribués gratuitement aux bénéficiaires de subsides pour l'assurance maladie. Aujourd'hui, le canton doit faire marche arrière. Les points de distribution deviennent des points d'échange. Une boite défectueuse, emballage bleu, contre une boite saine, emballage orange.

Logistique compliquée

"Cela représente un coût énorme en terme de logistique. On avait fait une bonne distribution, donc on peut le faire relativement aisément, mais cela prend beaucoup de temps et demande de l’énergie", indique Nicolas Pétremand, chef du Service jurassien de la santé publique.

"On n'a pas encore eu beaucoup de retours, parce que les gens ne sont pas encore informés, mais on s'attend à énormément de retours en début de semaine prochaine", informe de son côté Valérie Scherrer, directrice des services sociaux régionaux du canton du Jura.

Une analyse est actuellement en cours pour déterminer l'origine de ces traces fongiques, qui pourraient provenir du transport ou du lieu de stockage.

Défi colossal

"Clairement, il y  a eu un faux-pas au niveau de la pharmacie de l’armée ou au niveau du manque de sérieux avec lequel ces masques ont été analysés", estime Nicolas Pétremand.

Le canton de Berne confirme être lui aussi touché par le problème, avec un demi-million de masques distribués dans le canton. Les autorités devront ici contacter un millier d'institutions ou privés ayant reçu ces masques, un défi qui s'annonce colossal.

>> Voir aussi les précisions de Théo Jannet dans le 19h30 :

Masques défectueux, les précisions de Théo Jeannet
Masques défectueux, les précisions de Théo Jeannet / 19h30 / 1 min. / le 11 juillet 2020

Théo Jannet/Fabienne Pambianco Carella/Steven Mossaz/Christophe Sierro

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"Les masques étaient de bonne qualité"

Pour le colonel Dan Aeschbach, chef de la pharmacie de l'armée, les masques n'avaient pas de problèmes du point de vue technique, mais le risque d'une contamination microbiologique était réelle:

"Les masques étaient de bonne qualité de façon technique, mais on a désormais l'indication que certains d'entre eux ont potentiellement un problème de contamination microbiologique", confirme-t-il ainsi au micro de la RTS.