Moins d'étudiants sur les campus pour contenir le coronavirus: telle est la stratégie adoptée par de nombreuses universités aux Etats-Unis, qui privilégient désormais les cours à distance. Une approche qui déplaît fortement au locataire de la Maison Blanche: "Ils ferment pour la saison ou pour l'année. Je trouve ça ridicule. C'est une manière un peu facile de s'en sortir, ils devraient avoir honte", a ainsi déclaré Donald Trump.
Résultat, une nouvelle règle est entrée en vigueur. Les étudiants étrangers qui ne prennent que des cours en ligne seront expulsés des Etats-Unis avant la rentrée ou devront changer de cursus pour trouver des classes où ils pourront assister à des cours en présentiel.
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"J'avais peur de ne plus pouvoir entrer aux Etats-Unis"
Originaire de Palézieux (VD), Théo Schmitt fait partie des 1367 étudiants suisses enregistrés aux Etats-Unis. Il se perfectionne en composition de musiques de films à Los Angeles: "J'avais prévu de rentrer en Suisse pour voir ma famille et mes amis. Mais j'ai renoncé de peur de ne pas pouvoir revenir sur le territoire et j'ai bien fait, puisqu'ils ne laissent plus entrer personne."
Le jeune chef d'orchestre et compositeur aurait dû suivre plusieurs cours à distance à la rentrée, mais suite à la décision de l'administration Trump, son université a décidé d'adapter son offre: "Il devait y avoir 80% d'offre en ligne et 20% de cours en personne, mais ils vont augmenter cette offre pour nous permettre de rester".
Des étudiants se retournent contre leur université
D’autres universités, comme Harvard et le MIT, ont décidé de porter plainte contre le gouvernement, suite à cette décision qu’ils jugent "arbitraire et capricieuse". L'Etat de Californie leur a également emboîté le pas. La Maison-Blanche fait toutefois peu cas de ces plaintes et encourage plutôt les étudiants à se retourner contre leur établissement:
"Peut-être qu'une meilleure plainte pourrait venir des étudiants qui paient les frais sans avoir accès à des classes avec professeurs", a ainsi expliqué la porte-parole Kayleigh McEnany.
De telles plaintes existent par ailleurs déjà. Certains étudiants se sont en effet retournés contre leur université, mécontents d'un enseignement à distance au prix fort.
Au-delà de la question des étrangers, la rentrée universitaire et scolaire devient déjà un enjeu politique aux Etats-Unis: les républicains souhaitent un retour rapide à la normale alors que les démocrates jouent la carte de la prudence. Deux visions qui devraient continuer à s'affronter au cours de l'été.
Reportage TV: Gaspard Kühn
Adaptation web: ther