Les ouvriers ont défilé durant plusieurs heures à travers la
ville pour se rendre finalement au siège de la section genevoise de
la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Avec le slogan "Pas de
travail sans CN", les travailleurs de la construction ont voulu
donner un coup de semonce à la SSE qui a dénoncé la convention pour
fin septembre, a précisé lundi le Syndicat Unia.
Chantiers fermés
Tous les chantiers importants étaient fermés lundi matin. Les
manifestants ont terminé leur défilé devant la section genevoise de
la Société suisse des entrepreneurs (SSE) où ils ont adopté une
résolution.
Les trois syndicats SIT, Syna et Unia exigent que les
entrepreneurs "retrouvent la raison" et annulent leur décision de
résilier la convention nationale. A partir du 1er octobre, un vide
conventionnel règnera dans la branche du gros-oeuvre.
Ce vide ouvre la voie au dumping salarial dans cette branche très
exposée et risque de contaminer d'autres branches, selon les
syndicats. "C'est le début d'une dérégulation totale des conditions
de travail", a constaté Hansueli Scheidegger, responsable national
de la Construction d'Unia. "Les salariés de toutes les branches
doivent se défendre ensemble", a-t-il ajouté.
Mesures de lutte
La résiliation de la convention abolit également des avantages
comme le 13e salaire, les cinq semaines de vacances pour tous, un
temps de travail réglementé ou des indemnités plus conséquentes en
cas de maladie ou d'accident, souligne les syndicats.
Samedi dernier, la Conférence de la construction du syndicat Unia
a décidé d'empoigner des mesures de lutte. Elle envisage même la
grève pour obliger la Société suisse des entrepreneurs (SSE) à
reprendre les négociations sur une convention collective nationale
de travail (CN). Une manifestation nationale est déjà prévue le 22
septembre à Zurich.
ap/hof/nr
Signes d'essoufflement en 2006
La croissance des dépenses dans la construction s'est nettement ralentie en 2006 par rapport à l'année précédente. Elles ont progressé de 1,2% pour totaliser 50,3 milliards de francs, a communiqué lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS).
La croissance devrait être plus forte en 2007. Les dépenses dans la construction - investissements et travaux d'entretiens publics - se sont accrus de 590 millions de francs (+1,2%) pour atteindre 50,3 milliards de francs en 2006, après avoir enregistré une augmentation de 5,8% en 2005.
Si l'on tient compte du renchérissement estimé à un peu plus de 3% dans la construction, les dépenses se sont en fait réduites de 1,3% en termes réels, observe l'OFS.