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Les voyageurs de retour d'un pays à risque sous surveillance sporadique

Des annulations perturberont l'activité aérienne [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Retours des pays à risque, le casse-tête des autorités / Forum / 2 min. / le 20 juillet 2020
A partir de cette semaine, la Confédération contrôle aléatoirement les listes de passagers de certains vols pour s'assurer que les voyageurs de retour de l'un des 29 pays considérés comme à risque respectent bien la quarantaine obligatoire.

Depuis le 6 juillet dernier, toute personne qui entre ou revient en Suisse en provenance de l'un des 29 pays considérés comme à risque élevé de contracter le Covid-19 est censée s'annoncer aux autorités cantonales et se mettre en quarantaine pour dix jours. Jusqu'ici, seules les personnes s'étant annoncées spontanément étaient contactées par téléphone pour des contrôles: les autorités comptaient en effet sur la responsabilité de chaque voyageur pour que la règle soit appliquée.

S'il est difficile de savoir précisément qui respecte et qui se soustrait à cette quarantaine obligatoire, plus de la moitié des voyageurs ne joueraient pas le jeu, a estimé la NZZ dans son édition dominicale. Pour avoir une vue plus précise de la situation, l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) a décidé de procéder à des vérifications aléatoires en s'appuyant sur les listes des compagnies aériennes, qui comprennent les noms et les adresses de domicile des passagers.

>> Lire à ce sujet : Un voyageur sur deux rentrant des pays à risque n'est pas en quarantaine

Le système va évoluer

L'objectif est de contrôler 20 à 30 vols par semaine, qu'il s'agisse de vols directs ou de vols pouvant comporter des passagers en transit. Ceux en provenance de Madrid, par exemple, transportent souvent des voyageurs en provenance d'Amérique du Sud.

Selon l'OFSP, ces pointages constituent une première étape. Le système va sans doute évoluer, mais la recherche ne deviendra pas systématique. Identifier et contacter tout le monde représenterait en effet trop de travail, d'autant plus que la liste des pays à risque va s'allonger: mercredi, une douzaine de pays devraient y être ajoutés.

Pour l'heure, l'OFSP n'emploie que deux personnes pour faire le tri. Et pas davantage avant tout parce qu'elle ne veut pas envoyer aux cantons plus de noms à contacter que ceux-ci peuvent en contrôler, les capacités de traçage dans les cantons étant limitées. Le système reste donc basé sur la responsabilité individuelle.

Amende élevée... en théorie

En théorie, la possibilité d'amender les fraudeurs existe. La note peut même aller jusqu'à 10'000 francs. Mais les cantons rechignent à l'utiliser, même lorsqu'une personne infectée ne joue pas le jeu. Pour ces quarantaines au retour, le grand principe reste la responsabilité individuelle. Ainsi, les téléphonistes des cantons sont surtout censés discuter avec leurs interlocuteurs, établir un lien de confiance et leur faire comprendre l'importance de la quarantaine. Il est, de toute manière, difficile de vérifier par téléphone si la mesure est respectée ou non.

Du côté des médecins cantonaux, on se dit dans l'expectative, faute de savoir si cette incitation sera suffisante. Ceux que la RTS a contactés sont partagés et attendent de voir si ce système pourra fonctionner efficacement dans la durée.

>> Regarder le reportage de la RTS sur les préparatifs de la cellule Covid à Genève :

Les autorités sanitaires doivent contrôler les personnes mises en quarantaine. Un aperçu au cœur de la cellule Covid à Genève
Les autorités sanitaires doivent contrôler les personnes mises en quarantaine. Un aperçu au cœur de la cellule Covid à Genève / 19h30 / 1 min. / le 19 juillet 2020

Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Vincent Cherpillod

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