Le Parti socialiste a présenté mardi devant les médias à Berne un papier de position dans lequel il estime que "notre pays ne peut pas se contenter de revenir à la normale comme si de rien n’était". A ses yeux, les prochaines années détermineront si la Suisse parvient à créer des emplois durables et si elle contribue à éviter la catastrophe climatique.
Le parti exige que la Confédération corrige le recul des investissements de ces dernières années. Elle doit aussi accélérer l’expansion de l’énergie solaire et des solutions de charge et de stockage de l’électricité, l’assainissement des bâtiments et des processus de production ainsi que la revitalisation des réserves naturelles et des cours d’eau.
La loi sur le CO2 fournit des bases importantes à cet égard, mais cela ne fonctionnera pas sans programme d’incitation financé par l’Etat. Celui-ci doit être prolongé, demande le vice-président du parti Beat Jans (BS).
Pour "donner du souffle à l'économie"
Un programme d’impulsion lié à la protection du climat donne du souffle à l'économie, avance la conseillère aux Etats jurassienne Elisabeth Baume-Schneider. Premièrement, dit-elle, cela permettra à l’économie suisse - qui ne fonctionnera qu’à faible capacité au cours des prochains mois - de se préparer à l’avenir.
Deuxièmement, la Suisse pourra réduire les importants besoins d’ajustement structurel et d’investissement nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques. La stabilisation du climat mondial ne peut réussir que si l’on met à profit le nouveau départ de l’économie pour créer des emplois dans la production d’énergie aussi neutre que possible en CO2.
Le PS "ne revendique pas l'impossible"
L'UE, la Grande-Bretagne et 50 autres Etats lancent déjà des programmes d'investissements pour une reconstruction respectueuse de l'environnement de leur économie. Dans son dernier rapport, l'OCDE pousse aussi la Suisse à investir dans la protection du climat. "Le PS ne revendique pas l'impossible", estime la Jurassienne.
Le soutien étatique aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique a des effets macroéconomiques positifs, note encore le parti. Les importations d’énergies fossiles sont remplacées par la création de valeur et d'emplois sur le territoire national.
Ainsi, l'argent qui partait à l'étranger pour l'importation de pétrole et de gaz restera en Suisse. Par ailleurs, le transfert vers des énergies renouvelables créera cinq fois plus d'emplois que si la Suisse soutient un système fossile, précise Beat Jans. Selon plusieurs experts, 50'000 emplois pourraient voir le jour. Cela réduirait les coûts sociaux.
ats/oang