Les patrons de cette société spécialisée dans le cryptage des systèmes de communication avaient déjà annoncé début juillet leur intention de licencier l'ensemble des collaborateurs.
Car aujourd'hui, l'entreprise Crypto International est à l'arrêt et ses employés au chômage technique. Derrière ses murs, plusieurs dizaines de systèmes de communication cryptés étaient prêts à être livrés à des États dans le monde entier. Mais depuis que l'affaire Crypto a éclaté, le Conseil fédéral a suspendu les demandes d'exportations des sociétés qui ont succédé à Crypto AG.
Henry Wilms, responsable des ventes et représentant du personnel de la nouvelle entité, ne comprend pas cette décision: "La nouvelle Crypto est complètement différente de l'ancienne, ce n'est plus les mêmes directeurs et ce n'est plus les mêmes technologies. Nous avons encore de nombreux clients, cela montre que la confiance est encore là", déplore-t-il jeudi dans le 19h30.
Un gel des exportations qui passe mal
Grâce aux machines manipulées de Crypto AG, les services secrets américains et allemands ont pu espionner de nombreux pays durant des années. Deux enquêtes, l'une du Parlement et l'autre du Ministère public, ont été ouvertes en Suisse pour faire la lumière sur ce scandale.
Et en attendant que celles-ci soient terminée, pas question pour le Conseil fédéral de laisser sortir de nouveaux systèmes Crypto de Suisse. Mais l'association faîtière Swissmem, plusieurs syndicats ainsi que des parlementaires zougois s'opposent à cette décision. Selon eux, il est inacceptable que Crypto soit condamnée avant la conclusion de ces enquêtes.
Car, selon eux, les nouveaux propriétaires de Crypto affirment que sans un déblocage rapide des exportation, ils devront licencier leurs 80 collaborateurs et liquider la société. Un scénario catastrophe pour les employés, en grand partie âgés.
La disparition d'une telle entreprise entraînerait une perte importante de savoir-faire hautement spécialisé pour la Suisse. Et quoi qu'il en soit, une éventuelle liquidation ne se fera pas avant 14 août.
Jean-Marc Heuberger/jop