Etrangères pour la plupart, elles représentent 22 cas par an
contre quatre côté masculin, selon une enquête publiée lundi par
l'Office fédéral de la statistique (OFS). La proportion est
identique lorsqu'on y ajoute les tentatives d'homicide entre
(ex-)conjoints: 50 femmes en sont victimes chaque année contre 11
hommes.
Séparation difficile
Une victime de sexe féminin sur deux avait déjà subi des menaces
ou des violences de la part de son partenaire avant qu'il ne lui
ôte la vie. Dans 39% des cas, la police a en outre eu connaissance
de l'incident qui a précédé l'homicide. Et 60% des auteurs présumés
ont des antécédents judiciaires liés à la violence.
Beaucoup d'actes fatals ayant pour victimes des femmes se
concentrent durant la phase de séparation du couple. Leur
proportion (25%) est d'autant plus marquée qu'il s'agit de la
période la plus courte dans la vie d'un couple. L'issue mortelle
des actes recensés pendant ce laps de temps est de plus
particulièrement fréquente.
La plupart (58%) des homicides et tentatives d'homicides se
produisent toutefois dans le cadre de relations encore existantes.
Dans 17% des cas, la femme victime et l'auteur présumé n'étaient
plus en couple au moment des faits, catégorie qui compte par
ailleurs le plus d'homicides planifiés.
Influence de l'alcool
Un homme suspecté d'avoir tué sa conjointe sur trois était sous
l'emprise d'alcool ou d'autres substances altérant sa capacité de
discernement au moment des faits. Cette proportion est semblable
parmi les victimes féminines.
En cinq ans, 61 homicides ou tentatives d'homicides au sein du
couple ont été recensés, représentant 28% de l'ensemble des cas
(218). Les chiffrent varient fortement selon l'année. Ils ne
permettent pas de déceler une tendance à la hausse ou à la baisse.
L'enquête publiée par l'OFS a été réalisée avec les données des
polices cantonales et du Service de lutte contre la violence du
Bureau fédéral de l'égalité entre femmes et hommes.
ats/kot
Etrangers surreprésentés
La proportion de femmes victimes est particulièrement élevée parmi les jeunes mariées âgées de 20 à 24 ans. Une réalité qui explique en partie pourquoi les étrangères sont 2,4 fois plus souvent victimes de leur partenaire que les Suissesses, car elles se marient davantage et plus tôt que les femmes helvétiques, selon l'OFS.
On dénombre en outre 3,1 fois plus de suspects parmi les étrangers que parmi les Helvètes. La nationalité du partenaire est généralement la même que celle de sa victime (67%).
Menaces ou agressions antérieures sont aussi davantage le fait de résidants étrangers. Ces derniers passent par ailleurs plus souvent à l'acte que les Suisses durant la phase de séparation du couple. Il faut dire que les couples étrangers, plus jeunes en moyenne que les Suisses, sont du même coup surreprésentés au sein du groupe à risque.
Autres raisons qui, selon l'OFS, peuvent expliquer que meurtres et assassinats, "réussis" ou non, concernent nettement plus de couples étrangers ou binationaux: le niveau plus faible de leurs revenus et les conditions de logement plus mauvaises. Mais ces facteurs n'ont pas pu être pris en compte dans l'étude, faute de données correspondantes.