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Violence des jeunes: surenchère dénoncée

O.Guéniat a présenté le bilan annuel de la police neuchâteloise
Olivier Guéniat a sorti un livre sur la délinquance des jeunes
A 3 mois des élections fédérales, Olivier Guéniat, chef de la Sûreté neuchâteloise, dénonce la surenchère faite autour de la violence des jeunes. Les mineurs ne commettent pas plus d'homicides qu'il y a 20 ans.

Selon le policier, les choses ont pris une tournure
«complètement disproportionnée», a-t-il expliqué dans une interview
publiée vendredi dans «Le Temps». Il fustige les méthodes de l'UDC
et du conseiller Christoph Blocher et leur façon de «monter les
choses en épingle» avant les élections fédérales.

Des peurs illégitimes

L'UDC a fait des amalgames, créé des slogans simplistes qui sous
tendent que les jeunes sont de plus en plus violents et de plus en
plus pervers. A chaque fait divers répercuté par les médias, la
situation est perçue comme plus inquiétante, estime Olivier
Guéniat, qui vient de publier un livre intitulé «La délinquance des
jeunes». On a créé des peurs qui ne sont pas légitimes.



Pour Olivier Guéniat, la proposition de la conseillère nationale
Christine Galladé (PS/ZH) d'introduire des peines privatives de
liberté au-dessous de la limite actuelle de 15 ans est purement
électoraliste. On ne peut pas traiter un adolescent comme un
adulte. Le jeune est capable de larguer son fuel criminogène dès
qu'il se découvre une passion, sportive, amoureuse ou artistique,
estime le spécialiste.

Moins de risques de récidive

Contrairement à l'adulte, qui a tendance à récidiver, il y a de
fortes chances qu'il ne recharge pas son réservoir. A ses yeux, on
ne pourra pas recadrer le débat avant les élections fédérales comme
cela a été le cas en France avant les présidentielles en 2002.
«Certains journaux télévisés ont traité le sujet (de l'insécurité
en France) vingt minutes sur trente. Tout le monde a suivi.»



ats/tac

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Vols en baisse constante

Dans les faits, il y a eu 11 mineurs dénoncés pour homicide intentionnel (dont les tentatives) en 2005.

Un chiffre que l'on retrouve en 1998, 1995 et même 15 en 1985.

De plus, les vols commis par les jeunes sont en baisse constante depuis quelques années.

Environ 10% des délits avec violence sont le fait de mineurs, soit moins que leur poids démographique.

Les infractions avec violence représentent 13% de l'ensemble des jugements pénaux impliquant des mineurs (chiffre 2005). Ce chiffre est stable depuis des années.