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Diplomatie: remous autour de Carla del Ponte

Carla del Ponte en Argentine, rien est encore fait...
Carla del Ponte en Argentine, rien est encore fait...
L'attribution à Carla Del Ponte du poste d'ambassadrice en Argentine fait problème. La future ex-procureure du TPI devait remplacer l'actuel ambassadeur, lui-même nommé à Berne. Mais selon la RSR, Micheline Calmy-Rey a renoncé à la rocade.

Tout semblait pourtant s'emboîter au mieux pour mettre en oeuvre
sans casse-tête la reconversion diplomatique de Carla Del Ponte. La
solution prévue par le Département des Affaires étrangères
consistait à attribuer à l'ambassadeur en poste à Buenos Aires,
Daniel Von Muralt, la tête du Protocole à Berne (un poste qu'il a
déjà occupé) - laissant ainsi sa place à la procureure tessinoise.
Mais Micheline Calmy-Rey a dû y renoncer, suite à l'opposition d'un
membre du Conseil fédéral.

Son retour tombait à point nommé pour succéder à Willy Hold, qui
quittera ses fonctions à la fin de l'année. Le plan était d'autant
plus astucieux qu'il permettait aussi à Christoph Blocher de ne pas
voir la bouillante procureure rejoindre les rangs de son
Département, comme pouvait le laisser présager la promesse de
réembauche accordée au départ de la magistrate pour la Haye, aux
Pays-Bas.

Poste de chef du protocole remis en jeu

Reste que la belle mécanique s'est soudain grippée. Il n'aura
fallu l'opposition que d'un conseiller fédéral pour que Micheline
Calmy-Rey renonce à la candidature de Daniel Von Muralt au poste de
chef du Protocole. Selon les informations de la RSR, celle-ci n'est
plus retenue par le DFAE. Ce mandat remis en jeu et un ambassadeur
soudain sans mandat défini pour son avenir, du coup la place
promise à Carla del Ponte n'est plus si libre que cela...



L'affaire a de quoi faire grincer encore certaines dents au sein
des ambassades, des dents déjà bien serrées parmi le haut personnel
diplomatique suisse. La nomination de personnalités hors sérail,
comme Carla Del Ponte, est déjà bien mal venue aux yeux de certains
membres du corps diplomatique.

Nomination pas remise en cause

Si cette pratique se fait - qui plus est - au prix de mouvement
brusques, dictés - sans beaucoup de résistance selon les sources de
la RSR - par le Conseil fédéral, on peut comprendre le silence
absolu dont s'entoure le Département des Affaires étrangères.



Toute discussion sur la succession au protocole est prématurée,
indique-t-on au DFAE, sans confirmer non plus d'ailleurs la
nomination de Carla Del Ponte en Argentine. Celle-ci n'est en tout
cas pas remise question par ce rebondissement collatéral. Mais il
ne la facilitera pas non plus, c'est certain.



RSR/ Pascal Jeannerat

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TPI : deux successeurs en lice

Deux noms sont fréquemment cités pour la succession de Carla del Ponte au poste de procureur du TPIY.

Le premier est celui du procureur-adjoint du TPIY, l'Américain David Tolbert.

Le second est celui du Belge Serge Brammertz, qui dirige en ce moment l'enquête onusienne sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri.

Carla del Ponte en bref

Ancienne procureur général de la Confédération helvétique, Carla Del Ponte a d'abord travaillé comme juge d'instruction, puis procureur du canton du Tessin, où elle a instruit en particulier des affaires de criminalité économique, de trafic international de drogue et de crime organisé.

En 1999, le Conseil de sécurité de l'ONU l'a nommée procureur général des Tribunaux pénaux internationaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.

En 2003, elle est dessaisie de son poste pour le Rwanda, tout en conservant celui pour l'ex-Yougoslavie.