Les Suisses devront ainsi s'enregistrer en ligne 48 heures avant
le départ. Christoph Blocher a déclaré qu'il ne se "réjouit pas
beaucoup" de cette mesure. Le chef du Département fédéral de
justice et police a fait part de ses doutes lors d'un entretien
avec Michael Chertoff, secrétaire américain à la sécurité
intérieure.
"Un peu calmé"
Devoir s'enregistrer et remplir un questionnaire avant un voyage
constitue une charge administrative supplémentaire, a fait valoir
le conseiller fédéral. Michael Chertoff l'a "un peu calmé", a-t-il
ajouté. Le secrétaire américain a assuré qu'un enregistrement ne
serait pas nécessaire avant chaque voyage, mais que la démarche
serait valable un an ou deux.
Selon l'Américain, il s'agit d'une "procédure purement formelle".
Il est clair que les Etats-Unis pourraient refuser les entrées sur
leur territoire, si les réponses ne les satisfont pas, a déclaré
Christoph Blocher.
L'initiative pour l'enregistrement en ligne est venue du Congrès.
Le chef de la Justice s'attend à ce que le projet soit adopté
encore cette semaine. La Suisse ne pourra pas faire grand-chose
contre cette nouvelle mesure, a estimé le conseiller fédéral.
L'UE également
L'Union européenne ne va elle non plus pas s'opposer à cette
décision, a récemment déclaré un porte-parole de la Commission
européenne. La nouvelle réglementation prévoit une égalité de
traitement de tous les citoyens des Etats membres de l'UE, alors
que, jusqu'à présent, les citoyens de certains anciens pays de
l'Est membres de l'UE devaient demander un visa aux
Etats-Unis.
Michael Chertoff avait défendu cet enregistrement en juin dans une
interview avec l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel". L'exemption
de visas pour les Européens fait partie des domaines dans lesquels
les Etats-Unis sont "vulnérables" pour les plans d'action
terroriste des islamistes, selon lui.
ats/boi
Plusieurs rencontres
Au cours de sa visite de deux jours, Christoph Blocher a également rencontré le ministre américain de la justice Alberto Gonzales, le directeur du FBI Robert Mueller et le directeur des services de renseignement américains Mike McConnell.
Le conseiller fédéral a évoqué avec Alberto Gonzales la nouvelle version de l'accord sur la lutte contre le terrorisme, a-t-il indiqué. Les Chambres fédérales ont donné cette année leur feu vert à cet accord. Le texte doit entrer en vigueur fin 2007/début 2008 après la fin du délai de référendum, selon Ch.Blocher.
Au centre de cet accord se trouve la volonté de collaboration contre des crimes qui sont combattus aussi bien aux Etats-Unis qu'en Suisse.