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Mission économique pour Leuthard en Chine

Doris Leuthard en compagnie du ministre chinois du commerce
Doris Leuthard en compagnie du ministre chinois du commerce
La Suisse et la Chine ont ouvert la porte dimanche à un accord de libre-échange. Pékin s'est déclaré prêt à mandater une étude de faisabilité. En contrepartie, Berne doit reconnaître la Chine comme une économie de marché.

«Ce statut d'économie de marché promis par un pays européen est
un signal très important pour la Chine», a déclaré dimanche Doris
Leuthard devant les représentants de la presse suisse réunis à
Pékin. L'Union européenne n'a jusqu'à présent pas encore franchi ce
pas.

Accord en vue

«En tant que membre de l'OMC, la Chine remplit les conditions
requises pour être considérée comme une économie de marché», a
ajouté Mme Leuthard après sa rencontre avec le ministre chinois du
commerce Bo Xilai. Un geste qui est arrivé à point: M. Bo a accepté
que les deux pays mandatent des études de faisabilité en vue d'un
accord de libre-échange.



Lorsqu'une telle étude est sollicitée - celle-ci est menée par des
experts ainsi que par l'administration -, elle peut conduire à
l'ouverture des négociations. Parmi les membres de l'Association
européenne de libre-échange (AELE), la Chine n'a jusqu'à présent
négocié qu'avec l'Islande. Des discussions ont en outre été
engagées avec la Norvège.

Amitié helvético-chinoise

Mme Leuthard a estimé que le rapprochement de la Chine avec la
Suisse était un succès. Pour sa part, Bo Xilai a loué les liens
d'amitié qui lient les deux pays, tout en se montrant peu explicite
devant la presse sur le thème de l'accord de libre-échange.



«La Chine n'a pas oublié que la Suisse figure parmi les premiers
pays occidentaux qui ont reconnu la nouvelle Chine», a-t-il
souligné. La Suisse a reconnu la Chine en janvier 1950, quelques
mois après la proclamation de la République populaire.



Le contenu d'un possible accord de libre-échange n'a pas encore
été décidé. «Dans la situation actuelle, nous devons nous montrer
flexible», a indiqué la ministre suisse de l'économie, qui a entamé
dimanche un voyage en Chine et au Vietnam à la tête d'une
délégation helvétique.

Encore du chemin

Mme Leuthard n'a pas tenu à s'exprimer sur le calendrier fixé en
vue de parvenir à un tel accord, laissant entendre qu'il restait
encore à convaincre d'autres membres du gouvernement chinois.
Lundi, la conseillère fédérale rencontrera le vice-premier ministre
Hui Liangyu.



Selon elle, M. Bo s'est montré très ouvert à la perspective d'un
accord de libre-échange. La Chine nourrit un grand respect pour la
Suisse, qu'elle considère comme une nation très compétitive,
a-telle précisé.



La Suisse et la Chine ont également signé une déclaration
d'intentions afin d'assurer une meilleure protection de la
propriété intellectuelle. Les deux pays ont aussi émis le souhait
d'approfondir leur collaboration dans le domaine de l'encouragement
aux investissements.

Des sujets qui fâchent

Il a notamment été question de la protection de la propriété
intellectuelle, très lacunaire dans la République populaire. Autre
problème: les importantes taxes d'importation sur les marchandises
industrielles qui rendent l'accès au marché chinois
difficile.



Les montres sont aussi soumises depuis le début de l'année à une
taxe d'importation. Elles souffrent de plus de l'impôt de
consommation sur les produits de luxe en vigueur depuis le 1er
avril 2006.



Le secteur de la finance profite par contre de l'ouverture
graduelle du marché. Les banques l'estiment toutefois encore trop
faible. Le marché bancaire chinois, qui compte des millions de
clients potentiels, est considéré comme une vraie mine d'or par les
analystes.

Accord de libre-échange

La possibilité d'un accord de libre-échange entre la Chine et la
Suisse sera également abordée au cours du voyage. Berne veut
examiner la faisabilité de futures négociations. D'ici là, le
chemin est encore long. La Chine s'inquiète apparemment que la
Suisse soit, en tant que nation industrialisée, trop forte.



Parmi les pays de l'AELE (Association européenne de
libre-échange), la Chine ne négocie jusqu'à présent qu'avec
l'Islande. Des discussions de préparation ont par ailleurs été
lancées avec la Norvège.



Mme Leuthard veut aussi découvrir le Sud-Ouest de la Chine, en
plein essor. Elle visitera Chengdu, capitale de la province du
Sichuan. La région est un haut lieu de la science, de la
technologie, du commerce et de la finance.

Voyage au Vietnam

Après l'Empire du Milieu, la conseillère fédérale se rendra au
Vietnam, du 15 au 18 juillet. Ce pays est l'une de priorité de la
Suisse en matière de collaboration au développement. Il a par
ailleurs fait son entrée à l'OMC au début de l'année. Mme Leuthard
rencontrera le président vietnamien Nguyen Mihn Triet et le premier
ministre Nguyen Tan Dung.



ats/kot

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Voyage en Afrique pour Calmy-Rey

Micheline Calmy-Rey entame lundi un déplacement de dix jours dans sept pays africains.

La coopération au développement et la promotion de la paix figureront notamment au menu de ses multiples entretiens.

Mme Calmy-Rey entamera son périple lundi au Bénin. Elle se rendra ensuite jusqu'au 18 juillet au Ghana, au Sénégal, au Tchad, en République démocratique du Congo, au Burundi et au Rwanda.

Du 11 au 13 juillet, la cheffe de la diplomatie helvétique dirigera à Dakar la Conférence régionale des ambassadeurs de Suisse en Afrique subsaharienne.

Pascal Couchepin en visite au Japon

Pascal Couchepin part également en vadrouille lundi pour une visite au Japon qui durera jusqu'au 15 juillet.

La signature d'un accord de coopération dans le domaine de la science et de la technologie figure au programme de ce voyage, qui se poursuivra du 16 au 19 juillet par un séjour en Mongolie.

Au Japon, le chef du Département fédéral de l'intérieur (DFI) rencontrera de nombreux ministres et rendra une visite de courtoise au premier ministre Shinzo Abe.

Avec le ministre des Affaires étrangères Taro Aso, il signera mardi un accord bilatéral dans le domaine de la science et de la technologie, qui règle la forme future de la coopération entre la Suisse et le Japon.

Le chef du DFI s'intéressera également à la politique énergétique de Tokyo.