Tous les médias s’accordent pour dire que la situation est difficile. Toutefois depuis la fin du semi-confinement, les affaires ont petit à petit repris. C'est notamment le cas des médias locaux qui bénéficient d’aides cantonales.
"En juillet-août, tout s'arrête du point de vue commercial, et là, toutes les manifestations ont disparu et les publicités avec elles, a expliqué dans La Matinale Cédric Jotterand, rédacteur en chef du Journal de Morges. Les aides sauvent donc les meubles, mais elles ne compensent que partiellement les rentrées que l'on aurait pu faire au printemps."
Philippe Zahno, président des radios régionales romandes, constate lui aussi que les aides des cantons et de la Confédération ont été très utiles, même si elles ne seront pas suffisantes. Un avis partagé par TX group, anciennement Tamedia: selon son porte-parole, la baisse du chiffre d’affaires sera de 20% au 1er semestre par rapport à 2019.
Fribourg octroie 5 millions
Pour Impressum, le syndicat des journalistes, le salut viendra des aides étatiques. Dominique Dizerens, secrétaire centrale d’Impressum, prend l’exemple de Fribourg qui a octroyé une aide de plus de 5 millions à ses médias.
"La Confédération devrait adopter cet automne les lois pour l'aide aux médias, et les cantons de Vaud et Genève sont aussi en train de travailler sur un projet de loi. Mais ces aides sont pour l'année prochaine, alors que c'est maintenant qu'il faut intervenir. On insiste donc pour que le modèle fribourgeois soit applicable dans d'autres cantons."
A moyen terme, le syndicat espère mettre sur pied une fondation romande de soutien à la presse.
Virginie Gerhard/asch
Baisse des inscriptions au centre de formation des journalistes
Signe des difficultés que rencontrent les médias, le centre de formation des journalistes basé à Lausanne (CFJM) ne compte que 6 stagiaires pour sa rentrée d'automne. Cela représente une baisse de plus de 50% des inscriptions.
"Nous sommes une fondation sans but lucratif, nous ne cherchons donc pas à faire des bénéfices. Mais pour trouver l'équilibre, nous sommes obligés d'effectuer des aménagements, explique Marc-Henri Jobin, directeur du CFJM. Il y a notamment les cours à distance qui permettent de gagner en efficacité et de répartir un peu les coûts, et aussi la fusion des deux volées de cette année, qui permettra des économies d'échelle."
Marc-Henri Jobin espère que le CFJM puisse aussi bénéficier indirectement des aides de l'Etat: "Si ces aides deviennent réalité, il est probable que les petits médias en profitent et engagent à nouveau des stagiaires."