Après des siècles de braconnage et de chasse, le loup avait complètement disparu de la Suisse au début des années 1900. Mais au fil des années, il est revenu - principalement en provenance de l'Italie - et recommence à s'installer dans nos contrées.
Ces dernières semaines, outre la découverte d'une sixième meute dans les Grisons, plusieurs louveteaux ont été observés, dans le Jura vaudois et le Chablais. Des naissances révélatrices de l'importante expansion de population des loups en Suisse.
"Les grands prédateurs ont un rôle fondamental à jouer dans les écosystèmes forestiers" indique François Turrian, directeur romand de BirdLife et auparavant responsable du dossier grands prédateurs pour le WWF. "Ils permettent de réguler la population d'ongulés (ndlr. cerfs, chevreuils, etc.) de manière beaucoup plus efficace que ce que permet la chasse". En effet, selon François Turrian, alors que les chasseurs visent généralement les animaux les plus imposants, un loup va préférer s'attaquer aux animaux faibles ou malades. "Les loups jouent un rôle sanitaire dans la régulation de ces animaux. Ils permettent de maintenir un écosystème équilibré."
Le dernier loup a été abattu en 1904, dans la région du Simplon, en Valais. "A cette époque, les gens avaient très peur du loup, et beaucoup de braconniers les considéraient comme de beaux trophées de chasse", indique François Turrian.
En Suisse, les premiers loups sont revenus depuis l'Italie, aux alentours de 1995. Une arrivée révélée par les nombreuses attaques de moutons qui ont eu lieu à ce moment-là.
Aujourd'hui, l'espèce est protégée en Suisse. Depuis la formation de la première meute en 2012, les effectifs de loups ont été multipliés par huit. Le pays compte désormais quelque 80 individus, répartis en 8 meutes dans 5 cantons.