Le procureur général de la Confédération Michael Lauber prévoit de travailler jusqu'à fin août, et ensuite de rattraper ses vacances en retard, soit cinq mois. Jusqu'à fin janvier, il garderait son titre et ses accès. Or, le procureur général est visé par une possible enquête pénale. Il pourrait être tenté de détruire d'éventuelles preuves, par exemple.
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Même s'il est présumé innocent, ne faudrait-il pas tout de suite le libérer de ses obligations, quitte à le payer à ne rien faire pour un moment? La conseillère nationale socialiste Ursula Schneider-Schüttel estime que dans une entreprise privée, "on libérerait tout de suite cette personne de toutes ses fonctions. On prendrait ses clés, son ordinateur. On le mettrait dehors assez vite, parce qu'il y a toujours un certain risque qu'une personne essaie d'influencer les choses d'une manière ou d'une autre." Et de signaler que la commission judiciaire du Conseil national a agendé une séance, et que le sujet pourrait y être abordé.
Cette séance n'aura toutefois lieu que le 19 août. Et ne pourrait déboucher que sur une demande de destitution. Le Parlement voterait en septembre. Impossible donc de réagir du tac au tac.
Pas possible d'élire un successeur
Selon le conseiller national UDC Yves Nidegger, on ne peut pas aller plus vite que le calendrier proposé par Michael Lauber: "Je crois qu'en proposant de prendre ses vacances et en levant le pied à la fin août, Michael Lauber propose au fond ce genre de sortie." Cette solution a pourtant l'inconvénient qu'il "reste en poste jusqu'en janvier, et qu'on ne peut pas élire de successeur, puisqu'à l'image des papes, il n'est pas possible d'avoir deux procureurs en même temps."
Et le parlementaire d'argumenter en faveur d'un retour à l'ancien système, lorsque le procureur général n'était pas nommé par le parlement mais par le Conseil fédéral... qui aurait pu prendre une décision plus rapide.
Etienne Kocher/ebz