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Délinquance juvénile en lente progression

La violence des jeunes en augmentation constante depuis 50 ans
La violence des jeunes en augmentation constante depuis 50 ans
Le nombre de jeunes poursuivis pour des infractions au Code pénal progresse lentement mais de façon constante depuis les années 50. Cette évolution ne se traduit cependant pas par une hausse de la criminalité chez les adultes.

La délinquance dite "juvénile" consiste principalement en
infractions contre le patrimoine, en particulier des vols.

Une étude sur le sujet, publiée mardi par l'Office fédéral de la
statistique, analyse les jugements pénaux et les condamnations de
mineurs enregistrés depuis 1946. Les infractions à la loi sur la
circulation routière sont peu nombreuses, note encore l'OFS. Il en
va de même pour le trafic de drogue. Les condamnations prononcées
dans ce domaine concernant avant tout le délit de consommation.

Mutation de la société

Selon l'OFS, la délinquance juvénile n'est pas un phénomène
nouveau. Les délits imputés à des mineurs progressent de façon
lente et constante. Dans les années 1950 et au début des années
1960, quelque 600 jugements pénaux étaient prononcés en moyenne
chaque année par séries de 100'000 mineurs. Ce rapport est passé à
1400 dans les années 1980 et 1990.



L'OFS met cette évolution au compte des transformations de la
société. L'étude mentionne à ce sujet l'apparition des
libres-services, l'accent mis sur la consommation, l'accroissement
de la mobilité, l'urbanisation, les plus grandes possibilités
d'anonymat. Si les actes de violence ont augmenté, "on peut émettre
l'hypothèse que la société y est devenue plus sensible depuis les
années 1980", note l'OFS.

Surtout des vols

Les infractions dénoncées contre la vie et l'intégrité
corporelle ont doublé au cours des quinze dernières années, passant
de 5% à 10% des cas délictueux. A ce sujet, l'étude relève la
tendance croissante à dénoncer les délits commis par des
adolescents et à déléguer la résolution des problèmes à l'autorité
policière ou judiciaire.



Dans 70% des cas cependant, les jugements de mineurs portent sur
des infractions contre le patrimoine, principalement des vols. Ce
pourcentage n'a pas varié depuis les années 50.



ats/boi

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Stabilité chez les filles

L'OFS ne relève pas d'évolution marquante chez les filles.

Les adolescentes sont certes davantage émancipées qu'autrefois, mais elles ne commettent pas davantage de délits.

Un jugement de mineurs sur cinq concerne une adolescente, et cette proportion n'a pas varié.

Les sanctions

Pour ce qui a trait aux sanctions, les peines d'astreinte au travail sont celles qui ont le plus augmenté depuis 1974.

Les mesures éducatives ambulatoires se sont substituées aux placements extrafamiliaux.

Quelque 20% des jugements pénaux débouchent sur des peines privatives de liberté, contre 50% dans les années 70.