Le Parlement a adopté en septembre 2019 une mesure visant à mieux concilier vie familiale et professionnelle et à lutter contre la pénurie de personnel qualifié. Les familles qui font garder leurs enfants dans une crèche pourront déduire 25'000 francs de leur revenu imposable sur leur feuille d'impôt.
Mais le projet prévoit également une augmentation de la déduction générale pour les enfants de 6500 à 10'000 francs sur le revenu imposable. Cette décision due à une initiative PDC a mis le feu aux poudres. Le peuple votera le 27 septembre prochain, suite au référendum de la gauche qui dénonce une bonification fiscale pour les riches.
Pénurie et pertes fiscales en perspective
Cette réforme provoquera des pertes fiscales importantes et n'améliorera pas la conciliation de la vie familiale et professionnelle, a lancé mardi à Berne devant la presse ce comité libéral composé notamment des conseillères nationales bernoises Christa Markwalder (PLR) et Kathrin Bertschy (PVL).
"En prétextant favoriser les familles, les forces conservatrices ont transformé un projet de loi du Conseil fédéral tout à fait valable en un paquet soi-disant avantageux qui ne résout en rien le problème visé", a souligné Tobias Vögeli, co-président des jeunes Vert'libéraux.
"Ce sont souvent les femmes bien éduquées qui travaillent moins qu'elles ne voudraient. Ceci aggrave la pénurie de travailleurs qualifiés", a lancé Kathrin Bertschy. En cause, une charge fiscale "disproportionnée" sur les seconds revenus, qui sont souvent consacrés entièrement à couvrir les charges fiscales.
Appel à l'imposition individuelle
"Au lieu de 10 millions de francs, ce projet coûtera 370 millions de francs par an", a renchéri Christa Markwalder. C'est injustifiable en temps de crise du coronavirus, estime la libérale-radicale.
L'introduction de l'imposition individuelle, demandée depuis longtemps par la gauche et une partie de la droite, "présente le meilleur rapport coût-bénéfice" dans l'intérêt de l'économie et d'une politique familiale moderne, estime le comité. Sinon, "la poursuite des objectifs en matière d'égalité sera encore plus difficile", a encore lancé la Bernoise.
ats/oang