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Alain Berset défend l'OFSP mis sous pression après son récent couac

L'OFSP sous le feu des critiques: interview d’Alain Berset
L'OFSP sous le feu des critiques: interview d’Alain Berset / Forum / 8 min. / le 4 août 2020
Alors que l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) est sous le feu des critiques depuis son rectificatif concernant les lieux de contamination, le conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset a tenu à rappeler sur la RTS qu'une imprécision sur des chiffres peut toujours arriver.

L'OFSP reçoit énormément de demandes tous les jours tant des médias que des citoyens, a ainsi expliqué le conseiller fédéral dans l'émission Forum. "Une imprécision pour des chiffres peut toujours arriver. Les chiffres qui comptent pour faire l'analyse sur le plan cantonal sont les chiffres que les médecins cantonaux et que les Conseils d'Etat ont à disposition. Après, la consolidation des chiffres sur le plan fédéral peut parfois conduire à des imprécisions", a répété Alain Berset.

>> Lire : Le cadre familial est la source principale des cas de Covid, et non les boîtes de nuit

Les cantons disposent ainsi des chiffres pour prendre les décisions qui s'imposent en cas d'augmentation des cas, a encore relevé le conseiller fédéral.

Spécificités cantonales

"Les cantons savent ce qu'ils ont à faire, c'est-à-dire réagir lorsque les cas augmentent et le faire en tenant compte des spécificités cantonales. Par exemple à Genève, cela fait sens de fermer les boîtes de nuit mais pas forcément en Appenzell Rhodes-Intérieures. Il faut toujours pouvoir juger de la situation réelle sur le terrain et agir en conséquence. Cette répartition des compétences entre cantons et Confédération fonctionne bien et va devoir continuer à bien fonctionner en automne alors que la situation pourrait devenir plus difficile", a encore relevé le socialiste.

Ce couac ne devrait pas nuire à l'OFSP, selon Alain Berset. "Je ne crois pas qu'il soit dans l'intérêt aujourd'hui de prendre une erreur statistique pour affaiblir l'OFSP. On n'a pas besoin d'affaiblir sa propre équipe et il il n'y a pas d'alternative à l'OFSP sur le plan fédéral".

Port du masque en question

Concernant le port du masque, les connaissances ont évolué au cours de la pandémie, a encore rappelé Alain Berset. "Alors que tout était fermé (écoles, restaurants, magasins) et qu'il n'y avait plus personne dans les transports publics, cela aurait fait peu de sens d'obliger les gens à porter un masque à la maison. Le mot d'ordre à l'époque était de rester à la maison. Par contre, dès que les activités ont repris, on a recommandé le port du masque", a expliqué le conseiller fédéral.

"La seule chose qui compte à la fin, c'est que la situation soit stable et maîtrisée pour combattre le coronavirus et, encore une fois, nous aurons besoin du concours de tous et toutes pour que cela fonctionne", a conclu Alain Berset.

Attaque dans la presse

Le conseiller fédéral Alain Berset est aussi sous le feu des critiques de la presse. Pour le conseiller national Thomas Aeschi (UDC/ZG), c'est un pilote pour les beaux jours. On le rend responsable de la "salade" de chiffres publiée par l'OFSP.

Pour Gerhard Pfister, président du PDC suisse, "les erreurs de l'OFSP se multiplient. C'est le pire qui puisse arriver à une autorité en période de crise. La confiance de la population dans l'application des mesures adoptées doit être totale."

Interrogé dans le 19h30, Alain Berset a rappelé que l'erreur est humaine: "Je crois qu'on a fait la démonstration qu'on a pu gérer une situation très difficile, on fait tout ce qu'on peut pour protéger la santé de la population".

>> Les explications dans le 19h30 :

Les critiques pleuvent sur l'Office fédéral de la santé publique. Alain Berset réagit.
Les critiques pleuvent sur l'Office fédéral de la santé publique. Alain Berset réagit. / 19h30 / 2 min. / le 4 août 2020

Propos recueillis pas Mehmet Gultas/lan

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"Il faut nous dire la vérité"

Pour Philippe Eggimann, président de la Société médicale de Suisse romande, interrogé dans Forum, Alain Berset joue bien son rôle en défendant l'OFSP: "nous devons garder confiance dans les équipes qui sont chargées de prendre les décisions. Maintenant le problème vient que la correction amenée par l'OFSP n'est pas très convaincante. Les chiffres absolus de contamination dans les clubs genevois sont 10 fois supérieurs à ceux qu'admet l'OFSP. Il faudra analyser ces éléments plus en profondeur."

"Il faut nous dire la vérité de manière à ce que nous puissions assumer et suivre les directives et les recommandations en toute connaissance de cause", a répété Philippe Eggimann.

>> Son interview complète dans l'émission Forum: