«La liberté ne s'achète pas, elle se prend», pouvait-on lire sur
une grande banderole. «Les profiteurs sont les spéculateurs
immobiliers, pas les squatters», proclamait une pancarte.
Parti de la Place Neuve, le défilé a marqué un arrêt devant le
squat de l'Arquebuse, dont les occupants craignent une évacuation
imminente. Il est ensuite passé sur la rive droite. Dans le
quartier des Pâquis, un petit groupe a arraché la palissade
protégeant l'ancien squat California, évacué en 2004 mais toujours
en travaux.
Siège du PRD pris à partie
Certains ont lancé des pavés et des bouteilles incendiaires. Le
feu a été bouté à une voiture. Des policiers postés à l'intérieur
du bâtiment et dans les alentours sont rapidement intervenus,
faisant usage de gaz lacrymogène. Le cortège a ensuite emprunté le
pont du Mont-Blanc pour se diriger vers les Rues-Basses.
La grande majorité des manifestants est restée pacifique. Mais au
long du parcours, quelques-uns ont apposé des tags sur des façades,
rayé la carrosserie de véhicules et érigé des barricades au moyen
de barrières et de bacs à fleurs. Au boulevard Jaques-Dalcroze, une
poignée de casseurs a brisé les vitres du siège du PRD, parti du
procureur général Daniel Zappelli.
Le cortège est parvenu peu après 18h à sa destination, les abords
des anciens squats Rhino et la Tour, évacués depuis peu. La police
a dû faire usage de lacrymogènes pour calmer un groupe qui tentait
de s'approcher de la Tour. Quelques centaines de personnes ont
prolongé la manifestation dans le calme et en musique par un sit-in
au boulevard des Philosophes devant les bâtiments du Rhino,
protégés par la police.
ats/sun
Deux interpellations
Dans un bilan en début de soirée, le parte-parole de la police Eric Grandjean faisait état de deux interpellations liées à des déprédations durant la journée.
L'appel à manifester, lancé par le collectif Rhino et le mouvement Intersquat, avait été relayé par des partis politiques de gauche et des associations culturelles comme L'Usine.
Tous demandaient l'arrêt des expulsions sans jugement d'évacuation, la réintégration des squatters du Rhino et de la Tour dans leurs logements et le maintien d'espaces culturels et associatifs alternatifs.
Plusieurs manifestants portaient sur le front une corne rouge, symbole du squat Rhino évacué lundi.
Des politiciens, dont les conseillers nationaux Maria Roth-Bernasconi (PS), Pierre Vanek (A gauche toute!) et Ueli Leuenberger (Verts) étaient présents.