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Prix de la bière en hausse de 20 centimes

Il faudra payer plus pour s'offrir une "mousse" dans un bar
Il faudra payer plus pour s'offrir une "mousse" dans un bar
Une bière au bistrot devrait coûter 20 centimes de plus en 2008. Cette décision est due à la hausse des coûts du houblon et du malt, en grande partie importés de l'UE, mais également de l'énergie et de l'emballage.

La nouvelle a été confirmée vendredi les brasseurs, suite à
l'émission de la TV alémanique "10 vor 10" de jeudi soir. Le prix
du houblon a triplé et celui du malt a doublé en une année, ce qui
conduit beaucoup de brasseries à devoir en tenir compte, a expliqué
vendredi Konrad Studerus, directeur de l'Union des brasseries
suisses.

RPLP et euro aussi en cause

La hausse de la redevance poids lourds au début de l'an prochain
s'y ajoute. En outre, le cours de l'euro a renchéri de 10% en 14
mois, alors que la plupart des matières premières viennent de
l'Union européenne (UE).



Dans les restaurants, la hausse prévue doit être de 20 centimes
pour les petites bouteilles, selon les experts. Elle sera de 30
centimes pour les plus grandes bouteilles. Par contre, dans le
commerce, les bouteilles de 3 à 5 décilitres devraient être
majorées de 5 à 10 centimes.

+4 à 8% pour les grossistes

Chez les grossistes, les brasseurs prévoient une hausse de
l'ordre de 4% à 8%. Ces hausses, qui devraient entrer en vigueur en
2008, peuvent toutefois subir des modifications en fonction des
fabricants, a relevé Konrad Studerus.



Les coûts de fabrication varient en effet selon les entreprises.
Les bières importées, qui se taillent 16% du marché suisse, sont
soumises aux mêmes pressions que la production indigène.



"Monsieur Prix" a eu connaissance de ce scénario. Le marché de la
bière est marqué par la concurrence, mais n'appartient pas au
domaine d'activité du Préposé fédéral à la surveillance des prix.
Rien de spécial n'a été prévu, a précisé Rudolf Lanz, son
porte-parole.

Mauvaise récoltes aussi en cause?

Dans son édition du 24 juillet dernier, le quotidien alémanique
"Berner Zeitung" évoquait déjà la hausse probable du prix de la
bière en Suisse. Le journal précisait que deux brasseries
allemandes avaient dû mettre la clé sous le paillasson faute de
trouver du malt en suffisance.



Pour expliquer ce phénomène, la "Berner Zeitung" pointait du doigt
les mauvaises récoltes de céréales de ces dernières années. En
outre, selon elle, les cultivateurs préfèrent gagner davantage en
se lançant dans des cultures qui permettent de produire un autre
liquide, le biodiesel (voir ci-contre).



agences/tac

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La faute aux biocarburants?

L'essor des biocarburants agit comme une étincelle sur les cours des céréales déjà prêts à s'enflammer sous l'effet de la demande et de la sécheresse.

En Italie, plusieurs médias ont déjà consacré des sujets à la guerre à venir "entre biocarburants et spaghettis", alors que l'industrie alimentaire annonce "une augmentation des prix inévitable".

Aux USA, les grandes marques de bière préparent également les consommateurs à une hausse des prix, en raison de la reconversion de milliers d'hectares de culture de blé ou d'orge en maïs, céréale de base de l'éthanol.

En Allemagne, sur les 12 millions d'hectares de terres cultivables, environ deux millions sont désormais consacrées à des plantes "énergétiques". L'industrie de la bière subit les conséquences de la réduction des surfaces d'orge destinées aux brasseurs, de 5% par an, et le prix de la bière risque de s'inscrire à la hausse, avertissent ces derniers.

Le blé est également concerné. La fédération des boulangeries industrielles table sur une hausse du prix du pain d'environ 10% dans les mois à venir.

Des hausses ont déjà affecté les cours du sucre, du maïs, de l'huile de colza, de l'huile de palme et du soja, dans les pays pauvres, selon l'ONU.