Plusieurs dizaines de personnes avaient investi samedi en fin de
matinée l'immeuble situé en plein centre-ville, à deux pas du rond
point de Rive. Le bâtiment de six étages abrite des bureaux laissés
vides depuis plusieurs années.
Les occupants comptaient y loger et y abriter des activités sans
toit depuis les évacuations des squats de la Tour et du Rhino,
comme une crèche, une bibliothèque alternative, des ateliers et une
salle de concert.
Plainte et évacuation
Samedi déjà, le propriétaire, une société immobilière, a déposé
plainte pour violation de domicile. Dans la foulée, le procureur
général Daniel Zappelli a ordonné à la police de procéder à
l'interpellation des occupants. La gendarmerie est finalement
intervenue dimanche à 17h00 avec des dizaines d'hommes et une
quinzaine de fourgons.
Ils ont trouvé porte close mais l'ont rapidement enfoncée à l'aide
d'un bélier. Les squatters ont été sortis peu à peu de l'immeuble,
placés dans les fourgons et conduits à l'Hôtel de police.
L'opération a pris moins d'une heure et s'est déroulée dans le
calme.
Pas de résistance
«Nous n'avons pas rencontré de résistance et nous avons pu
sortir ces personnes sans leur mettre les menottes», a expliqué le
commandant de la gendarmerie Christian Cudré-Mauroux devant les
médias. Aucun heurt non plus n'a eu lieu avec les quelques
squatteurs qui assistaient à l'évacuation de l'extérieur.
Les squatteurs eux-mêmes ne se faisaient guère d'illusion de
prolonger l'occupation. Certains confiaient en aparté qu'ils ne
pensaient pas pouvoir rester sur place au-delà du week-end. Selon
eux, la tentative d'occupation était plutôt une manière de
ressouder le mouvement et de montrer que le problème du manque de
logement et d'espaces alternatifs n'a pas disparu.
ats/cab
Tolérance zéro
Samedi, Daniel Zappelli avait rappelé que la tolérance zéro s'applique concernant l'occupation de surfaces commerciales.
Déjà sous son prédécesseur Bernard Bertossa, la police est entrée en action tout de suite à chaque tentative d'occupation de bureaux.
Autres occupations?
L'occupation avortée du 5, boulevard Jaques-Dalcroze intervient quelques semaines après les évacuations successives du squat de la Tour et du Rhino.
Selon certains squatteurs, d'autres occupations pourraient suivre prochainement. Ces tentatives pourraient aussi relancer le débat au niveau politique.
Présente dimanche, la conseillère municipale Salika Wenger (A gauche toute) fustigeait les propriétaires s'adonnant à la spéculation en période du crise du logement.
D'après ses renseignements, l'immeuble brièvement squatté est vide depuis quatre ans. Récemment acheté pour 30 millions de francs, il serait proposé à la vente pour 50 millions.