1er août: des discours très électoralistes
Les premiers discours du 1er août tenus mardi ont un avant-goût d'élections fédérales. Christoph Blocher, Hans-Rudolf Merz, Christophe Darbellay et Simonetta Sommaruga ont axé leurs propos sur les orientations de leur parti.
A Schwarzenburg (BE), lors de la première des quatre allocutions
qu'il doit prononcer dans le cadre des festivités du 1er août,
Christoph Blocher a ainsi critiqué «l'empiètement» du droit et des
accords internationaux sur les lois approuvées par le «peuple
souverain». Une évolution en contradiction avec l'esprit du Pacte
fédéral de 1291, selon le conseiller fédéral UDC.
Les nouveaux baillis
Invoquant l'acte fondateur de la Suisse, Christoph Blocher n'a
pas hésité à comparer les organisations et juristes internationaux
aux baillis du 13e siècle. «Nul doute que tous ces gens sont forts
instruits et très respectables», mais ce ne sont pas «des gens du
pays», a-t-il dit lors d'une réunion organisée par l'UDC.
La lutte contre les baillis n'est jamais terminée, c'est une lutte
permanente pour la liberté, a-t-il estimé. Les instances
internationales doivent respecter les règles que le peuple se
donne, a martelé le conseiller fédéral. Des propos qui ont
également visé le Parlement, le gouvernement et les tribunaux
suisses: «Eux non plus ne doivent pas passer outre les décisions du
peuple ou au droit adopté par lui!»
Merz loue le fédéralisme
En bon ministre des Finances, le radical Hans-Rudolf Merz a pour
sa part loué le fédéralisme, qui permet une «saine concurrence
fiscale» entre les cantons. Ceux-ci sont poussés à combiner une
offre de prestations publiques optimale avec un taux d'imposition
aussi bas que possible. Dans son discours publié sur Internet, le
conseiller fédéral a en conséquence plaidé pour que la
Confédération s'immisce le moins possible dans les affaires
cantonales.
Autre avantage du fédéralisme, selon lui, celui de «garantir à
chacun d'entre nous la possibilité de cultiver ses traditions, sa
culture et sa langue». Symboliquement, les quatre branches de la
croix suisse représentent les quatres qualités du fédéralisme que
sont la solidarité, l'esprit d'entreprise, le respect de la
diversité et l'ouverture sur le monde, a conclu M. Merz.
Le PDC vante la famille
De son côté, le président du PDC Christophe Darbellay a vanté
les valeurs de la famille comme remèdes à la violence juvénile.
Celle-ci «trouve ses racines lorsque l'éducation familiale,
l'école, le travail et le sport ne parviennent pas à transmettre
des valeurs fortes», a-t-il expliqué sur le site internet de son
parti.
Faisant le lien entre extrémisme de droite, hooliganisme et
violence juvénile, le Valaisan a appelé, outre des unités de police
supplémentaires et spécialisées, à investir davantage dans les
activités de jeunesse, le sport, la musique et la culture. Il faut
également renforcer les enseignants et «maintenir une école qui
exige beaucoup et qui transmet des valeurs fortes».
Et si les jeunes sont plus violents qu'auparavant, c'est aussi
parce que les parents n'arrivent plus à faire face entre travail et
famille. Il est donc nécessaire de mieux soutenir les parents en
créant suffisamment de places de crèches, dont les 50'000 qui font
actuellement défaut. Christophe Darbellay s'est également exprimé
dans la soirée à Châtonnaye (FR).
Le programme «vert» du PS
Enfin, la socialiste bernoise Simonetta Sommaruga, a suivi le
programme «vert» de son parti en plaidant pour une Suisse plus
indépendante en matière énergétique. Il faut encourager les
énergies renouvelables et indigènes. Une manière également de lutte
contre les changements climatiques, selon elle. «Même si nous ne
participons qu'un petit peu au réchauffement du climat, nous en
subissons les effets plus que la moyenne», a déclaré la conseillère
aux Etats à Bowil (BE).
ats/kot
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Calmy-Rey se rendra au Grütli à pied
Micheline Calmy-Rey devrait arriver à pied mercredi sur la prairie du Grütli pour célébrer la fête nationale.
La présidente de la Confédération empruntera en principe la «Voie suisse» après une réception dans la commune uranaise de Seelisberg.
Elle sera accompagnée sur le chemin pédestre menant de Seelisberg au Grütli par les quelque 170 invités de la célébration du 1er août.
Ensemble, ils rejoindront les quelque 2000 personnes qui se sont inscrites pour participer à l'événement.
Le chemin pédestre «Voie suisse» sera barré par les forces de l'ordre qui veilleront à ce que l'événement ne soit pas perturbé par des hôtes indésirables.
Rien n'indique toutefois pour l'heure que des groupes d'extrême-droite envisagent eux-aussi de rallier le Grütli à pied.
L'UDC s'invite dans les boîtes aux lettres
Alors que Micheline Calmy-Rey a décidé d'investir la plaine du Grütli pour célébrer le 1er août, l'UDC profite de la fête nationale pour exprimer son patriotisme par voie postale.
Les Suisses ont reçu lundi ou mardi un tous-ménages afin de récolter des signatures pour le renvoi des étrangers criminels, lancée il y a peu. Une manoeuvre contrée par les jeunes socialistes, qui appellent à renvoyer le formulaire vierge de tout paraphe.
Si les 4,5 millions de foyers suivaient la démarche, il pourrait en coûter 70 à 80 centimes par envoi aux démocrates du centre, soit 3,6 millions de francs.
L'UDC, dont la propagande (500'000 francs) a été payée par un sponsor anonyme, menace d'envoyer la facture à la JSS et de porter plainte.