Le Syndicat des enseignants romands (SER) et son homologue alémanique Dachverband Lehrerinnen und Lehrer Schweiz (LCH) ont présenté ensemble leurs positions lors d'une conférence de presse à Berne.
Ils estiment que la crise du Covid-19 a montré que les milieux scolaires ont besoin d'un système de gestion de la santé au travail. Les deux faîtières demandent en conséquence que des formations complémentaires soient proposées et mises sur pied pour la rentrée scolaire de l'an prochain.
"Il y a eu une grande cacophonie"
"Les directions d'écoles ont dû prendre en charge les problèmes de santé et les directeurs ne sont pas formés pour cela", souligne Pierre-Alain Porret, membre du comité du SER, dans le 12h30.
"Donc il y a eu un magnifique fonctionnement mais une grande cacophonie aussi", poursuit-il. "Chacun a fait de son mieux, mais on s'est aperçus qu'on n'était pas préparés pour un cas comme ça. Et ça va probablement se reproduire. En cas d'urgence comme le coronavirus, on aurait quelqu'un qui pourrait tout de suite donner des informations claires, basées sur une connaissance approfondie du phénomène de santé à l'école".
Pierre-Alain Porret songe à des enseignants formés pour cela. "Mais l'idéal", souligne-t-il, "serait que les médecins scolaires aient une vue globale de la santé dans les établissements".
L'écart entre élèves s'est creusé
Dans l'immédiat, les deux syndicats demandent des ressources supplémentaires pour mieux encadrer les élèves et éviter les décrochages. Car l'écart entre les élèves favorisés et les autres s'est encore creusé avec la pandémie, même si l'enseignement à distance, estiment-ils, a globalement plutôt bien fonctionné.
Pour l'avenir, il est donc impératif de fournir aux élèves et aux enseignants les outils numériques nécessaires et les compétences qui vont avec. Les deux faîtières mettent en garde contre toutes velléités de réductions budgétaires liées à la crise économique.
Vers une seule faîtière des enseignants
Et elles le font d'une seule voix, romande et alémanique. C'est une première qui annonce la création prochaine d'une seule faîtière nationale pour tous les enseignants du pays.
Alain Arnaud/oang