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Unia part en guerre contre le harcèlement sexuel des apprentis

Unia part en lutte contre le harcèlement sexuel sur les apprentis, dont un tiers serait victime. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Le syndicat Unia part en guerre contre le harcèlement sexuel des apprentis / La Matinale / 1 min. / le 11 août 2020
Un tiers des apprentis suisses disent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel sur le lieu de travail. C'est ce qui était ressorti d'un sondage réalisé l'an dernier par Unia. Le syndicat passe désormais à l'action.

Afin de prévenir ce phénomène, Unia lance cette semaine le site Internet "harcelement-pendant-lapprentissage.ch"; il s'adresse surtout aux employeurs.

Des allusions et invitations à caractère sexuel, des remarques désobligeantes ou encore des contacts physiques non désirés: voilà les situations de harcèlement les plus souvent citées par les 800 apprentis qui avaient répondu au sondage d'Unia. Le syndicat a donc créé un site Internet à l'attention des employeurs, en préconisant des mesures de communication et quelques dispositions concrètes.

"Par exemple un règlement et des principes simples que tout le monde peut signer, affichés dans l'entreprise", a expliqué Aude Spang, secrétaire nationale à la jeunesse d'Unia, dans La Matinale. "On sait qu'il y a une volonté des entreprises de régler ce problème, mais cela continue à se passer. Le but est donc d'en parler et de briser ce tabou".

Bureaux de plaintes indépendants

Autre recommandation: mettre en place des bureaux de plaintes indépendants pour garantir l'anonymat, renforcer le contrôle des conditions de travail, et un appel aux écoles professionnelles à parler du sexisme et du harcèlement pour favoriser la prévention.

Unia appelle aussi les autorités cantonales à mieux contrôler les conditions de travail des apprentis. En Valais, par exemple, c'est la responsabilité de Claude Pottier, chef du Service de la formation professionnelle. Il s'étonne des chiffres avancés par le syndicat: "On a très, très peu de cas qui remontent chez nous chaque année, avec l'ensemble du dispositif qui est mis à disposition des jeunes pour annoncer s'il y a des problèmes. Donc ces chiffres nous paraissent vraiment démesurés par rapport à la réalité qu'on vit sur le terrain".

Assez de possibilités de dénoncer

Mais ces chiffres ne représentent peut-être que la pointe de l'iceberg, à cause de la peur de témoigner. Claude Pottier rejette cette hypothèse. Pour lui, le canton fait déjà énormément de prévention, que ce soit dans les écoles professionnelles ou dans les entreprises formatrices. "Nous avons aussi renforcé le cours pour formateurs en entreprises sur ces questions-là".

Pour Claude Pottier, avec encore d'autres institutions disponibles, il y a beaucoup d'endroits où, physiquement, un jeune peut annoncer s'il y a des problèmes en entreprise. "Il n'y pas du tout de risque que les jeunes n'osent pas annoncer de telles situations."

Sujet radio: Julien Bangerter, Julie Rausis

Adaptation web: Jean-Philippe Rutz

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