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Les hôpitaux universitaires montrés du doigt

Y a-t-il trop d'hôpitaux en Suisse ?
Les hôpitaux universitaires sont malmenés par l'étude
Une étude de comparis.ch met à mal les hôpitaux universitaires. Selon elle, un patient sur 4 dénonce une erreur médicale, un sur 9 une infection contractée pendant son séjour et un sur 5 doit être réhospitalisé de façon imprévue.

Un patient sur quatre dénonce une erreur médicale dans un
hôpital universitaire, souligne cette enquête menée dans 53
hôpitaux auprès de 5800 patients, hospitalisés pendant une nuit au
moins ces douze derniers mois.



Les erreurs sont les plus nombreuses à l'hôpital universitaire de
Zurich (26%) et les plus rares à l'hôpital de la «Beata Vergine» de
Mendrisio TI (4%) sur une moyenne de 17%. Le Tessin tire son
épingle du jeu avec un taux d'erreur fixé à 8%. Les résultats
obtenus en Suisse romande (17%) sont similaires à ceux de la Suisse
alémanique (18%).

Infections à l'hôpital

Un patient sur neuf (11%) dit avoir contracté une infection
pendant son séjour dans un hôpital universitaire. Ce taux est plus
élevé que dans la moyenne des établissements, où seuls 7% des
patients sont concernés.



Les Romands ont dit avoir été infectés pendant leur séjour plus
souvent (9%) que la moyenne, davantage que les Alémaniques (7%) et
les Tessinois (5%), révèle l'étude publiée mardi par le comparateur
sur internet.



Dans les petits hôpitaux, deux fois moins de patients annoncent
avoir contracté une infection que dans les centres
universitaires.

Réhospitalisation en urgence

En moyenne, un patient sur cinq venu se faire soigner dans un
centre universitaire retourne à l'hôpital de façon non prévue. Ce
taux monte à un patient sur six en Suisse romande (17%) contre 12%
en Suisse alémanique.



Les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) enregistrent le taux
de réhospitalisation le plus élevé (29%). L'hôpital cantonal de
Liestal et le CHUV de Lausanne enregistrent aussi un taux élevé de
réhospitalisation. A l'inverse, l'hôpital de Thoune ne voit pas
souvent ses patients revenir (5%). La moyenne est fixée à 13%.

Mauvais score pour les HUG

Comparis a encore combiné le taux de réhospitalisation,
d'infections et d'erreurs déclarés par hôpital. Les HUG remportent
la palme du «plus mauvais» établissement avec 49% pour une moyenne
de 29% tandis que Mendrisio arrive en tête (16%).



Les HUG avaient obtenu le moins bon résultat de Suisse dans
l'enquête de comparis.ch sur la satisfaction des patients, publiée
le 7 août dernier. Cette étude avait mis en avant que les Romands
étaient moins contents de leur séjour hospitalier que les patients
des autres régions.



Les personnes hospitalisées dans de plus petits établissements
affichaient aussi une plus grande satisfaction que ceux séjournant
dans les hôpitaux universitaires.



ats/tac

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Réaction contrastée des HUG

Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ne sont pas surpris par les résultats obtenus par l'étude comparis, sauf sur le point des réhospitalisations. L'établissement du bout du lac ne s'explique pas une différence allant du simple au triple avec les autres hôpitaux universitaires.

Si l'on compare les résultats obtenus entre les hôpitaux universitaires, ceux de Genève sont dans la moyenne concernant les infections nosocosomiales (10%), a indiqué le docteur Thomas Perneger, responsable du service qualité aux HUG jusqu'à récemment.

Les résultats de l'étude comparis.ch sont aussi corroborés par les études annuelles de Swiss-Noso, a-t-il précisé.

Concernant les erreurs médicales, les résultats sont également comparables avec ceux obtenus dans une enquête menée à Genève en 2002. Ils sont du même ordre de grandeur que ceux enregistrés dans les autres grands hôpitaux, a souligné le professeur genevois.

En revanche, la question des réadmissions est davantage sujette à caution, selon Thomas Perneger. Il ne s'explique pas des différences entre les hôpitaux universitaires allant du simple au triple.

Cela vient peut-être du fait que les HUG rassemblent également dans leurs murs les soins ambulatoires ou psychiatriques, ce qui n'est pas le cas des autres hôpitaux universitaires. Le délai pour une réadmission peut aussi jouer un rôle. L'étude comparis n'a pas fixé à un mois la limite pour une réadmission, ce qui est le cas dans les études standards.