Le stockage stratégique de biens vitaux doit être réexaminé. Le Conseil fédéral soutient une motion demandant une réévaluation du système de réserves obligatoires. Le but: garantir l'approvisionnement et les soins médicaux en cas de crise.
Le système actuel semble bien fonctionner, note Thomas Burgherr (UDC/AG). Le motionnaire estime toutefois que des améliorations sont nécessaires. Le catalogue des produits faisant l'objet de réserves obligatoires et la couverture des besoins doivent, à ses yeux, être étendus.
L'Argovien demande en outre d'évaluer si une diversification des sources d'approvisionnement ou une production indigène accrues ne seraient pas nécessaires. Cela éviterait d'être trop fortement tributaire de certains fournisseurs ou régions.
Dans sa réponse, le gouvernement reconnaît que la pandémie de Covid-19 appelle à une réévaluation complète du stockage stratégique de biens vitaux. Il entend en particulier se pencher sur les dispositifs médicaux, les équipements de protection et les produits biocides, à savoir les désinfectants et les matières premières servant à leur fabrication.
Le Conseil fédéral souligne également que le stockage obligatoire n'est pas l'instrument idéal dans tous les cas. Et de donner en exemple la possibilité de conclure des contrats de stockage avec des entreprises ou de les astreindre à conserver des stocks minimaux, de constituer des réserves fédérales ou encore de développer les capacités de production domestiques.
Réserves d'éthanol à reconstituer
Avançant un argumentaire similaire, le gouvernement approuve une motion de Sophie Gigon Michaud (Verts/VD) exigeant la reconstitution des réserves obligatoires d'éthanol - composant principal des gels désinfectants - en Suisse.
La pandémie ayant souligné l'importance de l'éthanol, le Conseil fédéral s'attache à assurer sa disponibilité en quantité suffisante.
Stocks alimentaires intacts
Concernant les aliments, le gouvernement a rappelé en réponse à plusieurs interpellations parlementaires que les stocks obligatoires de denrées de base n'avaient pas dû être libérés durant la crise du coronavirus. Ils sont suffisants et adaptés si nécessaire en fonction de l'évolution de la situation.
Un besoin d'ajustement a été identifié pour certains biens, par exemple les céréales et les huiles et graisses végétales, écrit-il. Une évaluation relative aux semences est aussi en cours, notamment concernant la nécessité éventuelle de constituer des stocks obligatoires de semences de colza.
Le Conseil fédéral explique encore disposer d'une stratégie pour garantir la sécurité de l'approvisionnement en cas de crise. Davantage de cultures destinées à la consommation humaine directe seraient produites, à savoir pommes de terre, blé, colza ou betteraves sucrières. Et la production de produits de transformation, comme la volaille et le porc, serait réduites.
ats/fgn