Pour le comité, l'achat de nouveaux avions - soumis au peuple suisse le 27 septembre - est une fausse promesse de sécurité. Le scénario d'une guerre aérienne en Europe n'est pas réaliste. "Nous voulons une armée qui soit avec son temps et qui ne s'équipe pas pour les guerres d'hier", a lancé vendredi la conseillère nationale Marionna Schlatter (Verts/ZH) lors d'une conférence de presse.
Les véritables menaces sont la crise climatique, les cyber-risques ou les dangers tels que les pandémies. Les avions n'aident pas à faire face à ces dangers.
Désastre écologique dénoncé
De plus, ils sont hautement nuisibles à l'environnement, estime encore le comité. En une heure de vol, un F/A-18 consomme 4850 litres de kérosène, soit 12'220 kg de CO2 ou 120'000 tonnes par an.
L'impact sur l'environnement est comparable au transport de 230 passagers par un avion de ligne biréacteur durant une heure ou aux émissions engendrées par une voiture sur 100'000 kilomètres, soit 2,5 fois le tour de la planète.
Un "chèque en blanc" pour l'armée
Pour le comité, cet achat est un chèque en blanc. Le jour de la votation, les électeurs ne connaîtront ni le nombre, ni le type d'avions, ni les coûts concrets de cet achat.
En 2014, le peuple avait refusé l'achat du Gripen pour 3,1 milliards de francs. Aujourd'hui, le Conseil fédéral souhaite dépenser 6 milliards pour de nouveaux jets. Si l'on prend en compte l'ensemble des coûts sur la durée de vie des avions, la facture s'élève à 24 milliards de francs. L'acquisition serait deux à trois fois plus chère que celle du Gripen.
De l'argent à mieux investir
Les milliards gaspillés pour l'achat de nouveaux avions devraient être mieux investis dans la lutte contre le réchauffement climatique ou la pénurie d'électricité, estime encore le comité. L'argent pourrait être investi dans des panneaux solaires et permettrait de franchir le tournant énergétique.
De l'avis des opposants, cet achat aura des conséquences dramatiques dans d'autres domaines, comme l'éducation, la santé, la sécurité publique ou sociale ou encore la culture.
ats/oang
L'alternative des avions légers
Des avions de combat légers seraient suffisants pour maintenir les capacités de la police aérienne. Mais le Département fédéral de la défense (DDPS) n'a pas examiné de concepts alternatifs, a critiqué Pierre-Alain Fridez (PS/JU).
Le M-346 FA de Léonardo, auquel s'intéressent l'Autriche et l'Italie, ferait parfaitement l'affaire, estime le comité des opposants. Ils sont certes moins rapides, mais leur délai de décollage est notablement plus court. Ils arrivent donc sur site en même temps qu'un avion de chasse super-performant.
Forum spécial lundi 17 août
L'émission Forum vous donne ce lundi la parole en vue de la votation du 27 septembre. La Suisse doit-elle renouveler sa flotte d’avions de combat? Vous pourrez poser vos questions en direct à la conseillère fédérale Viola Amherd et au socialiste jurassien Pierre-Alain Fridez en composant le 058 236 16 16.