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Les prix de mille médicaments sous la loupe

Les médicaments resteront l'exception en matière d'importations.
Pascal Couchepin annonce un examen des prix des médicaments
Les prix d'un millier de médicaments seront passés au crible. Le conseiller fédéral Pascal Couchepin a annoncé mardi ce réexamen "extraordinaire" dont il espère des économies annuelles de l'ordre de 100 à 150 millions de francs.

Le réexamen porte sur tous les médicaments admis entre 1993 et
2002 dans la liste des spécialités remboursées, a précisé le
conseiller fédéral devant la presse. Sont notamment concernés des
préparations générant un chiffre d'affaires important comme les
hypertenseurs ou les médicaments inhibiteurs de la sécrétion
d'acide gastrique.

D'ici novembre, les entreprises pharmaceutiques seront tenues
d'indiquer à l'Office fédéral de la santé publique les prix
pratiqués à l'étranger pour les remèdes concernés par le réexamen.
Les pays de référence sont l'Allemagne, la Grande-Bretagne, le
Danemark et les Pays-Bas. La France, l'Italie et l'Autriche sont
pris en compte à titre subsidiaire.

Dès le 1er mars

L'industrie pourra réduire les prix à ce niveau sur une base
volontaire. Dans ce cas, elle pourra encore se permettre une petite
marge de "bénéfice" (niveau des prix des quatre pays comparés plus
8%). Si les entreprises ne font pas usage de cette pratique, l'OFSP
fixera lui-même les tarifs, sans fourchette possible. Des recours
restent possibles.



Les nouveaux prix seront valables dès le 1er mars. Il s'agit de
laisser un délai aux milieux concernés pour liquider les stocks. En
cas de baisse importante, l'adaptation se fera en deux étapes (mars
2008 puis janvier 2009).



Le ministre de la santé, qui s'est plu à égratigner les assureurs
maladie au passage, a par ailleurs souligné qu'il s'attaquerait aux
génériques l'année prochaine. Aujourd'hui, un générique est préféré
à un autre médicament dans 55% des cas. Le but est de faire passer
ce taux à 75%.

Des succès

Il s'agira d'insérer davantage de concurrence et de s'aligner
sur les prix européens. Des économies de l'ordre de 40 millions de
francs par an seraient possibles. A moins d'un mois des élections
fédérales, Pascal Couchepin n'a par ailleurs pas manqué de rappeler
ses précédents "succès" dans la lutte pour la maîtrise des coûts de
la santé.



L'accord sur les médicaments passé en septembre 2005 avec
l'industrie pharmaceutique a permis des économies annuelles de 250
millions. L'introduction en janvier 2006 d'une participation de
l'assuré plus haute (20%) pour les préparations originales que pour
les génériques (10%) a permis de dégager 150 millions par an.
"L'îlot suisse de cherté tend à disparaître" en matière de
médicaments, s'est félicité le ministre.



ats/boi

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600 francs par an et par habitant

Selon une étude de l'association des pharmacies Interpharma parue cet été, les Suisses dépensent en moyenne 1,7% de leur revenu en médicaments.

Cette somme représente à peu près autant que celle de leurs appels téléphoniques.

Par an, cela représente environ 600 francs par habitant, ce qui situe la Suisse dans la moyenne européenne, avec des dépenses moins grandes que la France ou l'Italie, mais plus grandes que la Suède ou le Danemark.

Ce sont les médicaments soignant les troubles nerveux (la dépression en premier lieu) qui sont les plus vendus, devant ceux qui traitent les affections cardio-vasculaires.

Le marché des médicaments en Suisse a augmenté l'an dernier de 1,9% pour atteindre 4,2 milliards de francs. La croissance en Suisse, selon l'industrie pharmaceutique, est inférieure à la moyenne mondiale qui est de 6,3%.