Intempéries: il faudra investir des milliards
En Suisse, ce n'est qu'avec des investissements à hauteur de plusieurs milliards de francs que la protection contre les inondations peut être garantie. Trois jours après les intempéries, la situation est quasiment revenue à la normale.
Les dernières intempéries ( vos photos ) ont montré que le système de
régulation des eaux en Plaine a ses limites, a déclaré Andreas
Götz, vice-directeur de l'OFEV dans une interview accordée à la
«SonntagsZeitung». La Confédération, les cantons et les communes
doivent réfléchir à des scénarios drastiques afin d'être mieux
préparé à ces situations.
Examiner les digues
Les autorités doivent être particulièrement attentives à l'état
actuel des digues et des canaux. Si le barrage de Port, près de
Bienne, venait par exemple à être endommagé, les conséquences
seraient catastrophiques. Ce barrage règle toute la masse d'eau
charriée par l'Aar depuis l'Oberland vers l'est de la Plaine.
Andreas Götz a une nouvelle fois défendu l'Office de l'économie
hydraulique du canton de Berne, responsable du barrage de Port. Ce
dernier a certes laissé passer davantage d'eau que convenu dans un
accord intercantonal, mais il a respecté les directives de
régulation. Il est donc injustifié que le canton d'Argovie reproche
à celui de Berne d'être responsable d'inondations sur son
territoire.
Une carte nationale des dangers
L'OFEV désire par ailleurs enfin posséder une carte nationale
des dangers au plus tard en 2011. Seul un tiers de celle-ci est
actuellement prête, a déclaré Roberto Loat, responsable de cette
dernière auprès de l'Office. Les cantons manquant de moyens
financiers et de volonté politique à ce sujet, la Confédération a
décidé de les indemniser jusqu'à hauteur de 70%.
Delémont respire
A Fribourg, une douzaine d'habitants de la Vallée du Gottéron,
sur la trentaine évacués, ont pu regagner leur domicile. Les autres
le pourront dès que la zone aura été entièrement sécurisée. L'armée
est par ailleurs présente sur les lieux pour des missions de
nettoyage et de surveillance.
Du côté jurassien, la cellule de crise a été dissoute à Delémont.
A l'exception de deux bâtiments, l'électricité a pu être rétablie
dans toutes les zones sinistrées. Des sapeurs-pompiers
interviennent toujours pour pomper des caves inondées mais leurs
efforts se concentrent aussi sur une école primaire qui a subi de
graves dommages.
ats/ant
Publié
Stabilisation
Dimanche, le lac de Bienne et celui de Neuchâtel ont à nouveau atteint des niveau égaux, a indiqué le conseiller communal de Nidau (BE) Werner Könitzer. Le canal de la Thielle coule ainsi normalement du lac de Neuchâtel vers celui de Bienne et le barrage de Port est pleinement ouvert.
Le canal de Hagneck apportant toujours beaucoup d'eau dans le lac de Bienne, le niveau de celui-ci reste donc élevé «et pour un bon moment encore». La navigation reste interdite, notamment en raison du bois flottant, réparti désormais sur une grande surface.
Dans la région bâloise, la navigation sur le Rhin a pu reprendre, tant du côté helvétique qu'allemand. Le niveau du fleuve se situe à nouveau en dessous de la limite de danger. Laufon (BL) vit lui toujours en partie sans électricité, sans gaz et sans eau.
Autre problème: des eaux usées s'écoulent de manière inexplicable dans la Birse. Il faudra cependant plusieurs jours pour que la station d'épuration des eaux fonctionne à nouveau correctement.
Sur le rail, les trains circulent normalement sur tout le territoire. Seules trois lignes sont encore interrompues, dont le tronçon Fribourg-Berne.