Pour le comité "Loi sur la chasse Non", dans lequel se retrouvent des parlementaires Verts, Vert'libéraux, PEV, PS et PLR, la loi aurait dû prévoir une cohabitation équilibrée avec le loup alors qu'elle propose le contraire. Elle s'attaque à de nombreuses espèces animales, en mettant en place un flou juridique.
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En supprimant notamment les compétences fédérales en matière de tirs d'animaux protégés, la loi brouille les niveaux de protection des espèces, a expliqué le conseiller aux Etats Daniel Jositsch (PS/ZH) devant les médias. Elle autorise de fait des possibilités illimitées d'abattage, selon lui.
Risque pour les espèces protégées
La loi autorise des tirs pour réguler des effectifs jusque dans les sites de protection de la faune sauvage. Elle s'éloigne d’une réglementation équilibrée entre chasse et protection.
Protégés, le lynx, castors, cygnes tuberculés, hérons cendrés, loups et loutres courent le risque d’être abattus plus facilement. Les espèces menacées, comme le tétras-lyre, le lagopède, la bécasse des bois, le lièvre, ne seront elles toujours pas protégées, a illustré Claire Richard, députée au Grand conseil vaudois et présidente des Vert'libéraux vaudois.
Aider les paysans
Les animaux peuvent causer des dégâts aux cultures ou aux troupeaux, a reconnu le conseiller national Christophe Clivaz (Verts/VS). C'est pourquoi, il vaudrait mieux soutenir les exploitants agricoles dans la mise en oeuvre de solutions pragmatiques pour protéger leurs cultures et leurs troupeaux. Un renforcement de la protection des troupeaux serait une meilleure solution que l'abattage préventif des animaux, a ajouté Kurt Fluri (PLR/SO).
Le Parlement doit reprendre le dossier en main pour trouver une solution raisonnable concernant le loup et prévoir une cohabitation durable avec l'être humain, a estimé Christophe Clivaz. La chasse doit être au service de l’équilibre écologique.
Réalités actuelles
L'ancienne loi sur la chasse date de 1985, époque à laquelle le loup ne vivait pas sur le territoire helvétique. Mais depuis la formation de la première meute en 2012, les effectifs se sont multipliés par huit. Pour le Conseil fédéral, la révision de la loi adapte les règles de cohabitation entre le loup et l'être humain aux réalités actuelles.
Afin que les prédateurs conservent leur peur naturelle des humains, des cheptels et des agglomérations, les cantons pourront autoriser les mises à mort avant que les loups n'aient fait des dégâts. Mais les tirs seront liés à plusieurs conditions préalables, défend le Conseil fédéral.
Les cantons devront agir de manière proportionnée. Ils ne pourront pas s'attaquer à des meutes qui restent éloignées des troupeaux et des villages. Ils devront également justifier le tir auprès de la Confédération. Comme à présent, les organisations de protection de la nature pourront faire recours contre la décision du canton.
ats/kkub