Sous la Coupole, on le surnomme "le papa du congé paternité". Ce mardi, le conseiller national PDC Martin Candinas était l'invité de La Matinale pour y défendre son projet soumis aux urnes le 27 septembre prochain: un congé de dix jours pour tous les pères, à prendre dans les six mois suivant la naissance de leur enfant.
Ce congé de deux semaines, financé de la même manière que le congé maternité via le régime des allocations pour perte de gain, est selon le politicien grison une solution raisonnable. "Un congé de deux semaines, et non quatre comme le proposait l'initiative au départ, est un bon compromis pour préserver les intérêts de notre économie. Et il permettra une meilleure conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale", souligne-t-il. D'après lui, un congé de plus de deux semaines aurait été une exagération qui n'aurait certainement pas abouti dans les urnes.
"Les Suisses sont prêts"
Le congé paternité est un thème qui a été abordé à maintes reprises sous la Coupole ces dernières années, notamment par la gauche. Une première proposition en ce sens avait notamment été faite en 2006 par le conseiller national Roger Nordmann (PS/VD). Mais aucune n'a abouti jusqu'au projet de Martin Candinas déposé devant le Parlement en 2014. "Il me semblait que c'était le moment, les Suisses sont prêts. Et les sondages le démontrent", se réjouit-il. Avant d'ajouter: "Même si du côté des Alémaniques, ça semble moins clair que pour les Romands ou les Tessinois."
Quoi qu'il en soit, la campagne autour de ces votations a été bénéfique. "C'est important, ça pousse les Suisses à réfléchir, à discuter et à débattre sur ces questions de société centrales."
Charge supportable
Quant à son coût estimé à quelque 230 millions de francs par année à partager entre l'employé et l'employeur, "c'est une charge financière tout à fait supportable", défend le PDC, également père de trois enfants. "Pour un salaire mensuel de 6500 francs, cela signifie 3.90 francs que devront se partager l'employeur et l'employé, donc pas plus qu’une tasse de café."
A la question de savoir si avec le coronavirus, ce projet ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe, l'initiateur du projet rétorque. "On en parlait bien avant la crise. Et il faut faire attention de ne pas modifier l'agenda politique à cause du Covid-19, il faut continuer à avancer."
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Fabien Grenon