Selon eux, cette nouvelle assurance sociale soumise au verdict des urnes le 27 septembre s'ajoute à une longue liste de mesures qui pèsent, notamment sur les PME. Ce congé, financé par l'allocation pour perte des gains, coûtera 230 millions à la collectivité, selon le Conseil fédéral. Mais les opposants affirment qu'il faut y ajouter entre 500 et 900 millions de coûts indirects, à la charge des entreprises.
Selon Hans-Ulrich Bigler, ex-conseiller national PLR et directeur de l'Union suisse des arts et métiers, les absences d'employés nuiront à la productivité: "L'assurance va remplacer seulement 80% du salaire. Le reste est à la charge de l'entrepreneur. Il faut aussi remplacer les pères qui sont en congé. C'est une perte d'efficacité. Toutes ces mesures vont peser."
L'Etat ne doit pas se mêler des congés
Autre argument, les conditions de travail sont du ressort des seuls employeurs et des partenaires sociaux. La conseillère nationale UDC Diana Gutjhar l'a affirmé: l'Etat ne doit pas s'en mêler.
Au-delà de l'impact économique, les opposants estiment qu'un congé-paternité ne répond pas une nécessité de politique familiale. Et l'impact sur la prise en charge du nouveau-né serait presque nulle, selon l'entrepreneur tessinois Michele Moor, membre du PDC: "Dans les premiers mois de sa vie, un enfant dort 16 à 18 heures par jour. Quand il est éveillé, il veut normalement sa mère. Avoir le père à la maison deux semaines pendant les six premiers mois de vie ne va pas changer le rôle des parents."
Des arguments autour desquels pointe déjà un possible Röstigraben. La grande majorité des parlementaire romands - quel que soit leur parti - défendent ce congé paternité, comme d'ailleurs plusieurs faîtières économiques. Un signe qui ne trompe pas: il n'y avait aucun Romand parmi les huit orateurs présents mardi matin pour combattre ce projet.
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Julien Bangerter/ebz