"Le congé paternité, ce sont des vacances aux frais de la collectivité et de tous les travailleurs pour un petit nombre de papas", lance Jean-Pierre Grin jeudi dans La Matinale.
Selon l'élu vaudois, de nombreux couples travaillent déjà à temps partiel, ce qui permet d'avoir du temps libre. "De plus, beaucoup d'entreprises donnent cinq semaines de vacances. Le papa peut prendre une semaine lorsqu'il y a la naissance d'un enfant et je pense que le congé paternité n'est pas une priorité", estime-t-il.
D'autres prestations
Le texte prévoit d'accorder aux pères un congé de deux semaines financé par les allocations pour perte de gains (APG). Il devrait être pris dans les six mois suivant la naissance, pas forcément en bloc.
"Je ne pense pas que l'équilibre des familles soit dépendant de ce type de congé. Une famille qui a un voire deux enfants, si elle veut accueillir un troisième enfant, ce n'est pas un congé paternité qui va l'inciter à le faire. Il y a d'autres prestations, comme les allocations familiales, qui sont importantes, parce qu'elles sont au niveau du financement. Les familles, c'est le pouvoir d'achat. Ce n'est pas le congé paternité qui va le favoriser", argumente Jean-Pierre Grin, dont le parti apparaît divisé sur la question.
Pour le conseiller national, le congé des pères doit être négocié dans le cadre des conventions de travail. "On peut discuter avec les entreprises, qui doivent lâcher un peu de lest, mais les travailleurs aussi. On doit avoir un financement équilibré dans le cadre du temps de travail et du temps de vacances."
"Déjà 5-6 heures par jour"
L'élu UDC estime que les pères peuvent déjà se montrer très disponibles: "Le papa, dans la journée, a énormément de temps. Il a 5-6 heures par jour, mis à part son travail, pour s'occuper d'un enfant. Le papa est certes important, mais on ne changera pas chromosomiquement les parents, où c'est toujours la maman qui devra allaiter l'enfant. Ce contact mère-enfant dans l'allaitement est un point important, beaucoup plus que ce congé paternité."
En résumé, Jean-Pierre Grin est contre l'objet pour trois raisons. "C'est une nouvelle prestation sociale à la charge de la collectivité, une nouvelle charge pour les PME et c'est non-prioritaire en cette période de coronavirus", relève-t-il.
Propos recueillis par David Berger
Adaptation web: Guillaume Martinez